lundi 24 décembre 2012

MADAGASCAR - Rapport de Mme Gulnara SHANINIAN, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes de l'esclavage


Entête OHCHR

« La pauvreté et l’impunité ont augmenté les formes contemporaines d’esclavage », selon l’experte des Nations Unies


GENEVE (19 décembre 2012) – La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage, Mme Gulnara Shahinian, a appelé aujourd’hui le Gouvernement de Madagascar à prendre d’urgence des mesures visant à lutter contre la pauvreté dans le pays. La lutte contre la pauvreté est au cœur de la lutte contre l’esclavage à Madagascar.
« Les droits de l’homme ne peuvent pas se développer dans un environnement d’extrême pauvreté », a déclaré Mme Shahinian à la fin de sa première mission d’enquête dans le pays, se déroulant du 10 au 19 décembre. « La situation à Madagascar montre à quel point des hommes, femmes et enfants victimes d’ extrême pauvreté sont amenés à vivre dans des conditions relevant des formes contemporaines de l’esclavage, comme la servitude domestique, l’esclavage des enfants dans les mines et carrières, le travail forcé et les mariages forcés », a averti l’experte indépendante des droits de l’homme.
La Rapporteuse spéciale a souligné que le manque d’action et d’engagement solides des autorités pour traiter de la pauvreté extrême a laissé une grande majorité de la société dans l’abandon et le désespoir total. Il y a eu très peu d’investissements dans des services comme les services de santé et l’éducation – beaucoup ont fermé leurs portes par manque de fonds. « Cela met en danger le potentiel humain futur du pays et constitue un revers majeur pour Madagascar dans son cheminement vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement concernant la réduction de l’inégalité entre les garçons et les filles qui fréquentent l’école », a-t-elle déclaré.
« J’ai rencontré des femmes, des garçons et des filles qui ont été victimes de violences physiques, verbales et sexuelles alors qu’ils travaillaient respectivement comme travailleurs domestiques migrants à l’étranger et enfants domestiques à Madagascar », a déclaré Mme Shahinian. « J’ai appris que des parents envoient leurs enfants pour être des travailleurs domestiques afin de rembourser une dette ou pour gagner de l’argent et nourrir leur famille. »
L’experte a constaté que les parents sont désespérément pauvres, ont très peu de choix en terme d’emploi et ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école. De plus, les enfants souffrent de faim chronique, ce qui affecte leur développement physique et mental, leur cerveau ne se développant pas. « Ces enfants qui transportent des charges lourdes dans le contexte de leur travail dans les mines, les carrières, lors de la fabrication de briques et de l’approvisionnement en eau pour usage privé et commercial souffrent aussi de retards de croissance à cause de la pression que subissent leur moelle épinière et ressentent de graves douleurs physiques dans le cou, les épaules et le dos », a-t-elle expliqué.
La Rapporteuse spéciale a souligné la nécessité, pour les autorités, de veiller à ce que la législation nationale existante soit appliquée avec un accent particulier sur la lutte contre l’impunité et de s’assurer que les responsables rendent compte de leurs actes. « Le pays dispose de législation suffisante pour lutter contre l’esclavage, mais les lois ne sont pas appliquées ou contrôlées, ce qui explique l’impunité et la corruption », a-t-elle souligné.
Des enfants travaillent illégalement dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et dans les carrières. Ces enfants vivent souvent dans des zones reculées dans des communautés caractérisées par la violence et l’anarchie et risquent d’être victimes de viol, de la prostitution, de maladies respiratoires et d’autres maladies entraînant des décès prématurés.
Concernant les mariages forcés, Mme Shahinian a constaté qu’en dépit de la législation nationale qui fixe l’âge minimum pour le mariage à 18 ans à Madagascar, beaucoup de garçons et de filles sont contraints de se marier contre leur volonté dès l’âge de 10 ans. La Rapporteuse spéciale a appris que, dans certains cas, des filles épousent des hommes beaucoup plus âgés qu’elles,parfois même des vieillards et subissent discrimination et exclusion sociale quand elles deviennent veuves.
« Les victimes de ces arrangements risquent aussi d’être victimes de servitude domestique et d’esclavage sexuel. Elles sont aussi privées de leurs droits à la santé, l’éducation, la non-discrimination et la liberté de toute violence physique, psychologique et sexuelle », a-t-elle averti. « En général, ces mariages forcés ne durent pas plus de dix ans. »
La Rapporteuse spéciale a par ailleurs été informée des discriminations basées sur le système de caste, qui sont fortement enracinées. Dans un pays où plus de 70 pour cent de la population est pauvre et plus de 50 pour cent est extrêmement pauvre, les descendants d’esclaves sont les plus vulnérables car ils souffrent de discrimination sociale, économique et politique.
« Le gouvernement, ainsi que la société civile et les organisations internationales ne peuvent pas continuer à ignorer cette question. Tous les acteurs doivent travailler avec les communautés locales afin d’éradiquer la stigmatisation que subissent les descendants d’esclaves », a-t-elle souligné. « Le pays ne peut pas se développer efficacement tant que ces vieilles blessures ne sont pas reconnues et traitées. Le gouvernement doit travailler à tous les niveaux, en particulier à travers les chefs de communautés tels que les fokontany et lonaka, pour résoudre ce type de discrimination. »
L’experte indépendante a également exhorté les autorités à donner priorité à la lutte contre ce phénomène et à y allouer suffisamment de ressources. « Au cours de mes visites sur le terrain, j’ai rencontré des autorités locales et des organisations de la société civile qui luttent contre l’esclavage avec des ressources limitées », a-t-elle indiqué. « Parmi mes autres recommandations, j’exhorte le gouvernement à élaborer des mesures urgentes et des programmes disposant de ressources suffisantes avec les autorités locales, et à travailler en étroite collaboration avec la société civile et les organisations internationales pour obtenir des financements et lutter contre les formes contemporaines d’esclavage. »
« L’éducation s’est aussi révélée être un moyen efficace de dissuasion contre les mariages précoces. « Donner la priorité à une éducation et à une alphabétisation gratuites pour les enfants et les adultes est essentiel pour garantir l’avenir économique du pays. Des formations professionnelles gratuites appuyées par des opportunités d’embauche sont également cruciales pour donner aux adolescents et aux adultes des alternatives économiques viables aux pratiques analogues à l’esclavage. »
Au cours de sa première mission à Madagascar, Mme Shahinian a visité les villes d’Antananarivo, Antsirabe, Ambositra, Fianarantsoa, Ihosy et Sakaraha, où elle a rencontré des représentants du gouvernement, les forces de l’ordre, des ONG, des victimes et des membres de la communauté.
Mme Shahinian présentera un rapport complet sur les résultats de la visite au Conseil des droits de l’homme en septembre 2013.
(*) Vous pouvez consulter ‘le rapport de 2011 sur l’esclavage des enfants dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et dans les carrières’ icihttp://www.ohchr.org/Documents/Issues/Slavery/SR/A-HRC-18-30_en.pdf
FIN
Mme Gulnara Shahinian a été désignée comme la première Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d’esclavage, ses causes et ses conséquences en mai 2008. Elle est avocate et possède une vaste expérience en tant qu’experte consultante pour diverses agences des Nations unies, l’UE, le Conseil de l’Europe, l’OSCE et des agences gouvernementales sur les droits des enfants, le genre, la migration et la traite. Mme Shahinian est également un ancien administrateur du UN Voluntary Trust Fund on the Contemporary Forms of Slavery. Pour en savoir plus, veuillez-consulter :
http://www.ohchr.org/EN/Issues/Slavery/SRSlavery/Pages/SRSlaveryIndex.aspx
UN Human Rights, site web – Madagascar: http://www.ohchr.org/EN/Countries/AfricaRegion/Pages/MGIndex.aspx

Source: Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme

mercredi 19 décembre 2012

Lettre ouverte à la SADC et à la Communauté Internationale


Malagasy Mandresy, Madagasikara Afaka
Peuple Malagasy Gagnant. Madagasikara Libre
Winner Malagasy People. Free Madagasikara




Elections présidentielles: Le GTT International-Genève exhorte la CI à respecter les droits civils et politiques de tous les Malagasy sans exception


Nous nous indignons contre les résolutions prises par la SADC lors du récent sommet extraordinaire de Dar Es Salaam, sous l’impulsion du chef de la médiation Joachim Chissano, qui imposent au président Ravalomanana de ne pas se présenter aux élections de 2013.  

Nous, peuple Malagasy, revendiquons auprès de  la Communauté Internationale notre droit d’élire et de choisir librement notre dirigeant. Cette situation qui vise à écarter notre Président élu est tout simplement criminel.

Depuis 2009, nous n’avons cessé de dénoncer les manœuvres de la France relayées par la SADC  pour écarter le Président Ravalomanana. Ce dernier est en effet, pour la grande majorité des Malagasy, est le seul capable à leurs yeux de pouvoir les extraire de leur misère actuelle.

L’exclusion d’un candidat potentiel, en l’occurence Mr Ravalomanana, signifie de facto le rejet de la Feuille de Route, dans son esprit. Car tous les articles doivent être appliqués scrupuleusement, à la lettre, selon les Accords signés à Maputo.

Actuellement, c’est donc de façon flagrante que c’est la SADC qui ne respecte plus la feuille de route.

Le peuple légaliste Malagasy s’insurge contre cette injustice et cette insulte à sa dignité et n’acceptera aucune élection dans ces conditions.

Aussi, nous demandons à la Communauté Internationale de refuser tout financement d’opérations électorales tant que les mesures d’apaisement ne sont pas effectives et notamment:

1. La libération de tous les prisonniers politiques sans exception,
2. Le retour de tous les exilés avant toute élection et la possibilité pour tous y compris pour le président Ravalomanana d’exercer sans aucune pression et librement leurs droits civils et politiques.

Au nom du peuple Malagasy souverain et pour une sortie de crise rapide:
- nous demandons la réalisation de ces points cruciaux AVANT LA FIN DE L’ANNEE 2012,
- nous réclamons des sanctions concrètes contre ceux qui entravent l’application de la feuille de route,
- nous exigeons le retour dans les plus brefs délais du Président Ravalomanana et ce, avec toutes les mesures de sécurité qui s’imposent.

Seules les élections libres, transparentes et acceptées par tous sont les gages d’une sortie de crise honorable. Faute de quoi, nous considérons que Madagascar et son Président élu sont les OTAGES de la FRANCE et de la SADC.





Destinataires :

SADC
UA
UE
Parlement Européen
ONU
Autorités françaises
Représentations étrangères 

jeudi 13 décembre 2012

Hafatra avy amin'ny Filoha Ravalomanana


Mandefa izao hafatra izao aho:

"Misaotra betsaka anareo izay nandefa ny fiarahabana sy firarian-tsoa amin'izao tsingerin-taona nahaterahako izao. Misaotra betsaka ireo izay tsy mba manana ny numéro telefonina na dia mba te hiarahaba aza. Koa ampitao amin'ny vahoaka mivory na miara-mifaly amin'ity ora sy fotoana ity: aza adino ny ankohonana sy ny fianakaviana. Faly aho ary misaotra an'Andriamanitra sy misaotra antsika koa. Mino ary manome toky fa ho avy tsy ho ela."

Hoy ny Filoha Marc RAVALOMANANA



mercredi 12 décembre 2012

Le Président Ravalomanana ne sera pas candidat aux présidentielles


Le Président Ravalomanana a déclaré dans sa conférence de presse qu'il a tenue à Dar-Es-Salam qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle de 2013. Il a motivé sa décision par sa volonté de sortir le pays de l'impasse politique actuelle.

Dans le même temps, il a maintenu également sa ferme intention de rentrer à Madagascar, conformément aux recommandations de la SADC dans son dernier communiqué.


Ci-dessous le communiqué original des autorités tanzaniennes et sa traduction libre.



Traduction libre

L’ancien Président de Madagascar, Son Excellence Marc Ravalomanana, a annoncé qu'il ne sera pas candidat aux élections présidentielles de l'année prochaine pour aider son pays à sortir de l'impasse politique.
S.E. Ravalomanana a également déclaré qu'il a l'intention de retourner à Madagascar dans le but de «rechercher la paix et travailler de concert avec le peuple Malagasy pour la reconstruction de notre pays. »
S.E. Ravalomanana vit en exil en Afrique du Sud depuis 2009 quand il a été renversé par un coup d'Etat dirigé par l'actuel chef du gouvernement de transition, Son Excellence Andry Rajoelina.
M. Ravalomanana, affirmait lors d'une conférence de presse à la Maison d’Etat à Dar Es Salaam, en présence du Président Jakaya Mrisho Kikwete que sa décision de ne pas se présenter aux élections en mai et Juillet de l'année prochaine consiste à mettre en œuvre la lettre et l'esprit de la Feuille de route pour Madagascar adoptée lors d'un sommet de la SADC à Maputo.
Lors de son dernier sommet à Dar Es Salaam, la SADC, après avoir reçu un rapport complet du médiateur dans la crise malagasy, l’ancien président du Mozambique, Son Excellence Joachim Chissano, a une fois de plus souligné que l’incitation des deux candidats, S.E. Ravalomanana et S.E. Rajoelina à ne pas se présenter aux prochaines élections est un moyen susceptible de résoudre la crise.
Le Sommet a ensuite chargé le Président Kikwete, qui est aussi le Président de l'Organe de la SADC pour la politique, défense et sécurité (la Troïka) d’engager les deux dirigeants dans le but de les convaincre à ne pas se présenter aux élections. Lancée en Juin 1996, la principale responsabilité de la Troïka est de promouvoir la paix et la sécurité dans la région de la SADC.
Le président Kikwete a rencontré hier, lundi 10 Décembre 2012, S.E. Ravalomanana à la Maison d'Etat à Dar Es Salaam où il a réussi à convaincre l'ancien Président à se conformer aux décisions de la SADC.
Interrogé pour savoir si S.E. Ravalomanana estime qu'il est important pour le président Kikwete de rencontrer le président Rajoelina et lui transmettre le même message, le Président Kikwete a déclaré aux médias: «C'est ma responsabilité. Laissez-moi faire. »

Publié par:
Direction des communications présidentielles,
State House.
Dar Es Salaam,
11 Décembre, 2012









dimanche 9 décembre 2012

Communiqué final du Sommet de la SADC - Dar-Es-Salam (08/12/2012)



Ci-dessous les principales dispositions qui concernent Madagascar (Traduction libre):
….

7.2 Le Sommet a entériné le rapport du Médiateur de la SADC et:
- a exhorté les acteurs politiques malgaches à mettre pleinement en œuvre la Feuille de route de Madagascar dans la lettre et l'esprit;
- a demandé instamment que les dates du 8 mai 2013 pour les élections présidentielles et le 25 juillet 2013 pour les élections parlementaires soient respectées par toutes les parties concernées;
- a pris note, et s'est engagé à prendre sérieusement en considération la demande à la SADC de verser 10 millions de dollars américains pour les élections malgaches de 2013. À cet égard, le Sommet a exhorté les Etats membres de la SADC à prendre rapidement des contributions volontaires. Le Sommet a également chargé le Secrétariat de mobiliser l’appui financier et logique de la communauté internationale.

7.3 Le Sommet a réitéré sa décision que l'ancien président, M. Marc Ravalomanana devrait revenir à Madagascar sans conditions.

7.4 Le Sommet a insisté sur le fait que l’on doit convaincre les deux candidats, M. Marc Ravalomanana et M. Andry Rajoelina, à ne pas se présenter aux prochaines élections générales pour sortir de cette crise.

7.7 Le Sommet a réitéré sa position selon laquelle la loi d'amnistie doit être mise en œuvre afin de créer des conditions favorables pour le retour des exilés politiques y compris M. Ravalomanana.

7.8 Le Sommet a exhorté les acteurs politiques à élaborer une législation qui garantisse les droits des anciens chefs d'Etat avant les élections de mai 2013.

7.9 Le Sommet exhorte le gouvernement de Transition à abroger les législations qui visent à exclure la participation de ses citoyens aux prochaines élections.

…….


Voir l'intégralité du Communiqué:

DECLARA SADC0812




vendredi 7 décembre 2012

Lettre ouverte - Le GTT INTERNATIONAL - Genève demande la destitution de Rajoelina


Malagasy Mandresy, Madagasikara Afaka
Peuple Malagasy Gagnant. Madagasikara Libre
Winner Malagasy People. Free Madagasikara

Lettre ouverte à la SADC et à la Communauté Internationale

Crise Malagasy : Le GTT International-Genève demande la destitution de Rajoelina


Nous prenons acte du refus de Rajoelina de se rendre à Dar-Es-Salam (Tanzanie) pour y rencontrer le Président Ravalomanana, rencontre organisée par la France avec l’aide de la Tanzanie, actuellement aux commandes de la SADC.
Ce refus illustre encore une fois l’attitude arrogante et méprisante que le chef putschiste a toujours manifesté tout au long du processus de sortie de crise. C’est donc la preuve que Rajoelina constitue le principal blocage à toute recherche de solution. Il n’a nullement l’intention de collaborer pour trouver une issue à la crise. A ses yeux, le sort des 20 millions de Malagasy importe peu pourtant, le pays est à terre et le peuple s’enfonce dans une misère extrême :
ü  77% de la population vivent, plus exactement survivent dans la pauvreté, selon le magazine Forbes. Cette détresse de la population est bien visible du moins dans la capitale où de plus en plus de Malagasy vendent leurs biens personnels au marché pour survivre.
ü  pillages permanents des richesses nationales par des trafics à grande échelle en tout genre en particulier les bois de rose, espèce endémique à Madagascar.
ü  Violations graves et répétées des droits de l’homme avec les intimidations, arrestations voire assassinats d’opposants,
ü  une insécurité généralisée, de nuit comme de jour, où les malfaiteurs utilisent de plus en plus des armes de guerre,
ü  massacres à grande échelle et exactions en tout genre de la population civile dans la région du sud de l’île.
Ce dernier point mérite en effet une attention particulière de par sa gravité. Sous-couvert de l’opération spéciale « Tandroka » qui consiste à traquer les bandits voleurs de zébus (dahalo), les forces de l’ordre ont commis des violences et exactions graves à grande échelle avec comme conséquence : plusieurs centaines de victimes civiles, plusieurs dizaines de villages entièrement incendiés provoquant un déplacement massif de population, le rapport d’Amnesty International ainsi que les nombreux témoignages locaux l’atteste. Si ce n’est pas du nettoyage ethnique, cela y ressemble fort. Qu’y a-t-il justement derrière cette opération ? La question mérite d’être posée.

Actuellement, plus rien ne justifie l’attentisme et les tergiversations de la Troïka sauf à vouloir tuer les Malagasy à petit feu. Ces derniers en ont marre de l’attitude de la Troïka. Ils ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel des petits jeux et arrangements entre groupes d’intérêts privés et/ou  nationaux.
Aussi, l’urgence de la situation nous oblige à aller au-delà de ce qu’a prôné M. Louis Michel dans sa déclaration lors de la 24ème session parlementaire ACP-UE au Surinam. Il a en effet exhorté la SADC de "prendre toutes les mesures nécessaires", y compris le "recours aux sanctions", pour une application intégrale de la feuille de route, notamment son article 20 (le retour des exilés politiques y compris le Président Ravalomanana.
Nous demandons à la SADC avec l’aide de la Communauté Internationale de prendre des mesures coercitives pour destituer Rajoelina pour le salut du peuple Malagasy.
Si la France veut prouver sa bonne foi et rompre vraiment avec ses anciennes pratiques, elle devrait œuvrer dans ce sens à commencer par :
·         cesser tout soutien et aide directe ou indirecte, civile ou militaire ou toute autre forme à ce régime criminel,
·         mettre fin aux ingérences et manœuvres de déstabilisation qui ne feraient qu’attiser la haine des Malagasy envers la France.
En outre, nous voulons aussi mettre en garde la France et la SADC contre toute intention de mettre à l’écart le Président Ravalomanana aux futures élections. Nous refusons catégoriquement la solution du NI NI (Ni Ravalomanana, Ni Rajoelina) que la France tente d’imposer. Légalement, rien ne peut interdire la candidature du Président Ravalomanana, seul capable aux yeux des Malagasy de les extraire de l’abime dans lequel ils se trouvent et de leur rendre la dignité perdue. Quant à Rajoelina, libre à lui de se présenter ou non sauf qu’en vertu des Accords de Cotonou, il lui est interdit d’être candidat aux présidentielles en tant qu’auteur d’une prise illégale du pouvoir.

Enfin, nous tenons à rappeler que Madagascar n’est plus une colonie, ni un département d’outre-mer mais un pays souverain. La SADC qui est en charge d’apporter une issue positive à la crise doit privilégier le sort des 20 millions de Malagasy et rien d’autres. Elle ne doit pas se rendre complice de la France et de ce régime illégal, criminel et totalitaire source de tant de malheur pour les Malagasy.




GTT INTERNATIONAL – GENEVE
Collectif des Patriotes Malagasy
15, rue des Savoises
GENEVE – SUISSE



Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".