mercredi 23 juillet 2014

Assez de tergiversations et de mensonges, le GTT International-Genève exige le retour immédiat du Président Ravalomanana




Nous, GTT International-Genève, ne pouvons rester insensibles face à l’évolution de la situation actuelle, marquée notamment par une campagne active menée par le pouvoir en place et ses complices pour empêcher à tout prix le retour du Président Marc Ravalomanana.

Plus de six mois après l’accession au pouvoir de l’équipe de Hery Rajaonarimampianina, rien n’est fait. Pire, il montre ouvertement sa volonté de renier son engagement à travers les mensonges et les multiples déclarations exprimées ces derniers temps par les membres de son équipe. Tous martèlent des propos provocateurs et hostiles au retour du Président Ravalomanana, à commencer par M. Rajaonarimampianina qui, par une pirouette, esquive le problème en clamant que « les 22 millions de Malagasy sont plus importants ». Alors que le PM Kolo Roger déclare de façon cynique que « le retour de Ravalomanana n’est pas une priorité ».

Pendant que Jean de Dieu Maharante, le ministre de la fonction publique parle laconiquement de « retour non opportun », la ministre des AE, Arisoa Razafitrimo, s’est dédouanée en désignant le gouvernement sud africain comme le facteur de blocage. Mais, en affirmant que « personne n’est au-dessus de la loi », elle doit aussi reconnaître que «nul ne doit être privé de son droit de retourner librement dans son pays ».

La ministre de la justice, Noëline Ramanantenasoa, n’est pas en reste en indiquant que les chefs d’inculpation contre M. Ravalomanana sont maintenus, autrement dit il irait en prison dès son retour à Madagascar. Force est de rappeler que ces deux ministres vouent une haine viscérale contre le Président, haine qui remonte aux événements de 2002 où elles faisaient partie des barons du régime Ratsirakiste d’alors, contraints de quitter le pouvoir suite au verdict des urnes. Ce qui explique leur attitude revancharde faisant du cas Ravalomanana une affaire personnelle. En les nommant à ces poste-clé, M. Rajaonarimampianina a prouvé qu’il n’avait jamais souhaité le retour du Président Ravalomanana.

Or, le retour sans conditions de tous les exilés politiques, y compris le Président Marc Ravalomanana, constitue l’une des dispositions majeures, sinon la principale, contenues dans la Feuille de Route (article 20), pour laquelle Hery Rajaonarimampianina ainsi que la Communauté Internationale se sont engagés à appliquer.

M. Eric Wong, Chargé d’affaires US, a réclamé clairement dans son discours lors de la célébration de l’Independance Day, l’exécution concrète de cet article. Ce retour, insiste-t-il, revêt un caractère déterminant pour le processus de réconciliation nationale. En clair, la réconciliation nationale tant vantée par M. Rajaonarimampianina, exige la présence de M. Ravalomanana au pays ; affirmer le contraire relèverait de la pure démagogie voire tromperie vis à vis du peuple malagasy.

Aussi, il est évident que l’on est en présence d’une volonté délibérée et concertée des tenants du pouvoir et leurs complices nationaux et internationaux, d’écarter définitivement le Président Ravalomanana des affaires nationales. Tous les moyens sont utilisés pour arriver à cette fin : contre vérité, intimidation, manipulation, diffamation allant jusqu’à accuser publiquement le Président Ravalomanana d’être à l’origine de la diffusion d’un faux mail du Ministère des Affaires Etrangères annonçant son retour, suite au piratage du système informatique du MAE. C’est à la fois grotesque et insupportable. Il est donc impératif à nos yeux de rétablir solennellement la vérité pour mettre fin à cette manœuvre scandaleuse en rappelant certaines évidences:
·         Le Président Ravalomanana est la victime et non le bourreau. Doit-on rappeler que c’est bien lui, le Président réélu démocratiquement en 2007, qui a été renversé par un putsch 2 ans après (avril 2009) ?
·         Ce sont plutôt ces putschistes, actuellement au pouvoir et co-équipiers de Rajoelina, qui ont commis des crimes contre la Nation et la démocratie. Ils ont été reconnus coupables aux yeux de la Communauté Internationale, la liste dressée par l’UA des 109 personnes impliquées dans le putsch fait foi. Ont-ils seulement été traduits devant un quelconque tribunal ?
·         Il a été imposé au Président Ravalomanana de ne pas se porter candidat à l’élection présidentielle, alors que nombre de candidats putschistes, faisant partie des 109 personnes sanctionnées, ont été autorisées à se présenter quitte à fouler aux pieds l’art. 96 de l’Accord de Cotonou. C’est un déni de démocratie scandaleusement cautionné par la communauté internationale.
·         Quant aux plaintes déposées par l’association AV7 auprès des autorités sud africaines contre le Président Ravalomanana concernant les tueries du 7 février 2009, il nous semble que seule une enquête exclusivement à charge a été menée. Ont-elles visionné et exploité les photos et bandes vidéo qui expliquent de façon détaillée que les tirs ne pouvaient pas provenir du Palais présidentiel ? Ont-elles tenu compte des témoignages et aveux de certains témoins et acteurs principaux de ces évènements, tels le colonel Charles Randrianasoavina (en exil à La Réunion) ou le général Heriniaina Raoelina (toujours en détention) ? Dans sa déposition, Charles Andrianasoavina raconte avec moult détails la préparation machiavélique, au domicile de Rajoelina, de cette « journée noire », où le mot d’ordre consistait à « faire couler du sang » !  Conscients et respectueux de la souveraineté de la justice sud africaine, il ne s’agit point pour nous de critiquer la décision dans sa forme mais plutôt l’esprit et l’intention qui ont animé opportunément les plaignants à engager leur action. Encore une fois, la vérité est tronquée. Qui du Président Ravalomanana et de Andry Rajoelina est le criminel ?
·         S’agissant des nombreuses condamnations par contumace infligées à l’encontre du Président Ravalomanana, c’est d’une absurdité déconcertante. Quelle valeur peut-on accorder à ces condamnations prononcées par une justice illégale issue d’un pouvoir lui-même illégal ? Aussi, nous nous indignons devant cette attitude nauséabonde qui consiste à utiliser cette décision illégale pour dissuader le Président Ravalomanana de retourner au pays.

Tout ceci prouve que M. Rajaonarimampianina n’a point l’intention d’apporter du changement et encore moins de l’apaisement. Il se situe dans la continuité du régime totalitaire précédent. Croire qu’il souhaite la rupture avec le chef putschiste Rajoelina et la réconciliation nationale relève d’une naïveté flagrante.

Aussi, nous réclamons urgemment l’exécution des dispositions de la feuille de route, à savoir :
·     le retour inconditionnel et dans les plus brefs délais de tous les exilés politiques, notamment le Président Ravalomanana,
·     la libération de tous les prisonniers politiques,
·     la réouverture des stations de radio et de télévision qui ont été fermées,
·     la liberté d’expression de la presse qui est à la base de toute démocratie.

En outre, nous ne cessons d’exprimer notre très vive inquiétude face à la situation chaotique permanente qui règne dans le pays en raison de l’incompétence et de l’improvisation des dirigeants. Cela concerne notamment :
·     l’impunité pour les auteurs des pillages et trafics des ressources nationales dont les noms sont généralement connus par les services compétents et les organismes internationaux (Banque Mondiale, WWF,…),
·     l’insécurité généralisée, les attaques armées et le pillage de biens privés à l’instar de ce qui se passe singulièrement dans tout le sud du pays où la terreur organisée règne, obligeant les villageois à abandonner leurs terres pour les laisser aux prédateurs nationaux ou internationaux,
·     la situation d’extrême pauvreté de plus de 90% de la population malagasy qui perdure.

Face à ces réalités, nous appelons tous les Malagasy épris de justice, de dignité et de liberté à faire preuve de sursaut patriotique, à prendre en main la destinée de notre Patrie qui est restée dans un état de sous-développement avancé et à exiger le retour immédiat du Président Ravalomanana.  

Genève, le 23 juillet 2014

GTT INTERNATIONAL – GENEVE
Collectif des Patriotes Malagasy
15, rue des Savoises
GENEVE – SUISSE



Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".