mardi 21 septembre 2010

Communiqué de GTT International: Madagascar s’éloigne de la sortie de crise

Il est de notre devoir en tant que citoyen de réagir à l’issue de la “Conférence nationale” organisée par la HAT qui s’est tenue à Antananarivo du 13 au 17 septembre 2010. D’emblée, on peut affirmer que cette conférence, censée apporter une lueur de solution à la longue crise politique que vit le pays depuis 18 mois, n’est autre qu’une manipulation, une diversion de plus, adressées à la communauté internationale et au peuple malagasy qui voit ses conditions de vie se dégrader dangereusement dans tous les domaines.

Dans sa conception et son organisation, la démarche est déjà viciée car les organisateurs et initiateurs de la rencontre sont des groupements satellites créés spécialement et acquis à la cause des putschistes. La HAT a fait pression pour que cette “rencontre nationale” se tienne à tout prix au mépris des grands partis, de la société civile et des conclusions des travaux préparatoires menées par la CNOSC.
Encore une fois, nous constatons la manifestation de l’UNILATERALISME de Rajoelina et sa clique. Une attitude qu'il a gardée en permanence depuis les Accords de Maputo et d’Addis Abéba qu’il a lui même signé et bafoué par la suite.
Nous tenons, à ce sujet, à remercier le président Joachim CHISSANO, Chef du groupe de médiation, qui a exprimé fortement un désaveu à l’encontre de la démarche des putschistes en déclinant d’abord l’invitation de la HAT, ensuite en qualifiant l’acte d’UNILATERALISTE et en affirmant enfin que l’équipe de médiation refuse de cautionner une telle méthode.
Les « résolutions adoptées » reflètent l'arrogance du jeune chef putschiste et sa politique dictatoriale.

Pour preuve, décision a été prise de renvoyer les Maires élus et Chefs de Région et de les remplacer par des personnes nommées par la HAT directement ou via un pseudo "élection". L’âge des candidats à l’élection présidentielle a également été abaissé à 35 ans (avalisée par ordonnance du président de la HAT), condition sur mesure pour le chef des putschistes pourtant il avait promis, devant la Communauté Internationale, de ne pas se présenter à l’élection présidentielle. Ces faits montrent le non respect total de la démocratie.
Les « résolutions » portent aussi sur le refus d'amnistier les prisonniers politiques qui continuent de croupir en prison, démontrant ainsi la volonté manifeste de la HAT de continuer le régime fondé sur la terreur et la répression.
En apportant unilatéralement son soutien à ces décisions, la France continue inlassablement de cautionner ce régime putschiste. Nous ne pouvons que regretter cette attitude partisane. De plus, compte tenu de ses intérêts économiques, la France ne peut rester neutre dans ce processus de sortie de crise. Aussi, nous exigeons qu'elle en soit exclue.
Enfin, nous demandons :
  • à la Communauté Internationale de se rallier aux décisions du GIC pour Madagascar.
  • à l’Union Européenne, la SADC, l’Union Africaine et l’ONU de sanctionner l’attitude néocolonialiste de la France
  • à la SADC et à la Communauté Internationale de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité humaine
  • la mise en place de solution de désarmement des milices.
  • la libération sans conditions et sans délai des prisonniers politiques avant d’entamer toute nouvelle négociation.
  • une enquête indépendante pour tous les crimes commis en 2009-2010
  • à la Communauté Internationale de ne pas soutenir tout projet unilatéral d’élections selon le bon vouloir des putschistes.
GTT INTERNATIONAL - Collectif de la Diaspora Malagasy
15, rue des Savoises
Genève - Suisse

Président : Gilbert Darsot Rasolofoniaina
Vice-Président: Raharimbahoaka Andriahobijaona

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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".