mercredi 17 août 2011

Lettre ouverte aux membres de la SADC

MADAGASCAR : Accompagnement des décisions de Sandton et d’Addis-Abéba

Nous tenons d’abord à remercier la SADC de la résolution qu’elle a adoptée lors du Sommet de Sandton

Les décisions prises à Sandton, renforcées par celles du CPS-UA sont indiscutablement la seule solution pour Madagascar de sortir de la longue crise politique consécutive au coup d’Etat mené par Rajoelina au mois de mars 2009.

Parmi les dispositions qui s’imposent, figurent le respect des droits civiques et politiques de tous les malagasy sans exception mais surtout le retour sans conditions du Président Marc Ravalomanana au pays ainsi que son droit à participer à la vie politique nationale. C’est la preuve de l’attachement de la SADC et de l’UA à la légalité constitutionnelle et à la démocratie, nous ne pouvons que nous en réjouir en tant que légalistes.

Rappelons que l’Union Européenne a confirmé à maintes reprises sa « position ferme en ce qui concerne Madagascar » et «prévient contre toute décision qui s’écarte de la voie consensuelle et inclusive».

De même, le Parlement Européen a pris nettement position contre le régime putschiste en écartant toute reconnaissance mais aussi en refusant à Rajoelina la légitimité d’engager des élections en affirmant que "les autorités qui ont pris le pouvoir en bafouant la Constitution ne sont pas habilitées à les [élections] organiser".

Rajoelina, de son côté, continue à défier la Communauté Internationale à travers ses multiples déclarations provocatrices. En effet, il a clairement affirmé :

  1. son refus de se soumettre et d’appliquer les résolutions de Sandton et d’Addis Abeba, notamment sur le retour du Président élu Ravalomanana,
  2. son opposition à reconnaître la feuille de route amendée par les chefs des Etats et de Gouvernements membres de la SADC à Sandton puis par les membres du CPS-UA à Addis Abeba,,
  3. et sa volonté ferme d’organiser des élections précipitées «avec ou sans le soutien de la Communauté Internationale» et ce, malgré les condamnations du Chef de la médiation, M. Chissano.

Force est de constater que cette attitude arrogante est ouvertement encouragée et soutenue par la France et ses insititutions satellites comme l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) qui a déjà apporté son concours en fournissant un logiciel électoral de conception française. Une solution technologique qui n'est qu'un écran de fumée de plus pour faire croire à la transparence des élections mais qui ne résoudra en rien le fond du problème

De fait, c’est incontestablement la preuve que Rajoelina reste le facteur de blocage à l’application des dispositions prises par la SADC et le CPS-UA.

A l’évidence, nous sommes en présence d’un régime de voyous, dénué de tout scrupule et de sens de responsabilité qui défie ouvertement la Communauté Internationale en général et la SADC en particulier, qui préfère l’affrontement et le chaos à la négociation et à la paix sociale.

A l’occasion de ce Sommet de Luanda, nous demandons à la SADC et au CPS- UA de mettre en oeuvre les mesures concrètes pour accompagner le processus de sortie de crise décidé à Sandton et à Addis Abeba.

Concrètement,

  1. nous exigeons que la SADC et l’UA usent de tous les moyens, y compris la force, pour contraindre Rajoelina et son équipe à se plier aux décisions prises à Sandton et à Addis Abéba. Il est révolu le temps des tergiversations. C’est le peuple malagasy qui est pris en otage par cette bande de dictateurs, criminels et kleptomanes. Nous ne pouvons ignorer les 29 longs mois de calvaire avec les intimidations quasi-permanentes, la violence quotidienne, l’insécurité généralisée et la situation socio-économique désastreuse (chômage, flambée des prix,…) sans oublier le pillage et les trafics en tous genres du patrimoine national.
  2. Nous sollicitons l’intervention de la Brigade de maintien de la Paix de la SADC pour sécuriser le processus de sortie de crise en général et notamment pour assurer la sécurité personnelle du Président de la République Marc Ravalomanana lors de son retour tel qu’exige la Résolution.

Notre demande est motivée par un certain nombre d’éléments assez alarmants :

· des éléments soi-disant incontrôlés, d’après le pouvoir, pourraient manifester violemment leur opposition au retour du Président Ravalomanana. Or, ce pourrait être des hommes de main même de Rajoelina, manipulés par ce dernier pour provoquer des troubles et accusant ainsi le Président comme en étant la source ?

· la présence sur l’ensemble du territoire de nombreuses milices privées dont le corollaire est le nombre incalculable d’armes en circulation alimentées par des trafics réguliers à grande échelle. Rappelons que la position officielle de l’armée régulière est contre le retour du Président Ravalomanana.

  1. Nous demandons que pressions soit faites aux putschistes pour libérer tous les prisonniers politiques,
  2. Nous demandons enfin que les mesures préconisées par le Parlement Européen soient mises en oeuvre notamment le renforcement des sanctions ciblées et individuelles à l’encontre des acteurs du coup d’Etat.

Nous estimons que la paix sociale est menacée et la situation générale est explosive à Madagascar. La SADC et l’UA, comme la Communauté Internationale, ne doivent pas abandonner Madagascar aux ennemis de la Démocratie, notre continent en a suffisamment souffert.



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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".