mercredi 23 mai 2012

Lettre ouverte aux Pays membres du Parlement Paritaire ACP - UE


 Vous  n'êtes pas sans savoir que Madagascar se trouve depuis plus de trois ans sous la coupe des putschistes avec à leur tête Andry Rajoelina. Ils ont entraîné le pays dans une situation dramatique sur tous les plans :
  • pauvreté très importante : 77% de la population, le plus élevé en Afrique (une augmentation de 20% depuis 2008 d’après la Banque Mondiale),
  • 57% de la population ne mangent plus à leur faim (selon le quotidien La Gazette de la GI dans son édition du 6 mars 2012),
  • Multiplication des drames humains (suicides),
  • Renoncement des parents à scolariser leurs enfants par faute de moyens.
Sur le plan politique, les réalités contrastent sérieusement avec l'optimisme affiché par la SADC dans son communiqué en date du 11 mai 2012 concernant l'évolution du processus de sortie de crise :
  • l'unilatéralisme est toujours la règle appliquée par les putschistes et c'est d'autant plus net maintenant avec la décision de la mouvance Ravalomanana de suspendre sa participation au sein des Institutions de la Transition,
  • la feuille de route est sans cesse violée. Seul, un article -le plus litigieux d'ailleurs- parmi les 35 a été appliqué, celui qui consacre le putschiste Rajoelina comme Président de la Transition,
  • Les articles de la feuille de route (articles 16, 17, 18,20 ) devant garantir les élections acceptées par tous  ont été ignorés
  • La loi d’amnistie n’a jamais été effective. Les détenus politiques attendent encore en prison.
  • la répression reste permanente pour les journalistes et les manifestants pacifiques. Pour preuve, les rassemblements de protestation de ces derniers temps ont fait plusieurs blessés ainsi que de nombreuses arrestations.
Notons que lors de la dernière manifestation massive du 19 mai dernier, les forces de l'ordre sont même allées jusqu'à menacer avec des armes les représentants de la SADC venus sur place pour évaluer la situation. Malgré la gravité des faits, le pouvoir putschiste n'a jugé utile de réagir à défaut d'excuses. Présents comme observateurs dans toutes les manifestations pacifiques, les représentants de la SADC se sont constamment heurtés aux menaces des forces de répression. D'ailleurs, Rajoelina a déjà déclaré que la présence de la SADC sur les lieux des manifestations constitue un « acte d'ingérence ».
Nous sommes donc en présence d'un régime voyou qui n'hésite pas à défier et à provoquer la Communauté Internationale, fût-ce la SADC, mais aussi d'un régime qui bafoue les règles diplomatiques élémentaires.
De telles conditions ne permettent point la tenue des élections libres, transparentes et acceptées par tous. De plus, organiser des élections aujourd'hui revient à cautionner, légitimer et asseoir un régime putschiste totalitaire foulant aux pieds les Accords de Cotonou.
Au vu de tous ces éléments, force est de constater que Madagascar ne se dirige nullement dans le sens d’une paix durable mais au contraire vers une guerre civile. Aussi, pour une sortie de crise crédible menant vers des élections libres et transparentes, nous exigeons :
  • l’application effective des dispositions de la Feuille de Route notamment en ce qui concerne les mesures d’apaisement nécessaires, à savoir:
    • le retour sans conditions ni délai du Président élu RAVALOMANANA et de tous les exilés politiques,
    • la libération sans conditions ni délai des prisonniers politiques.
    • la réouverture de toutes les stations de radios et de télévision
  • afin de trouver la solution à cette longue crise, la tenue urgente d’un dialogue malgacho-malgache entre les anciens Chefs d'Etat conformément à l’appel des Coprésidents de l’Assemblée parlementaire ACP-UE dans leur déclaration de mars 2012.

Nous demandons également aux pays membres de l’APP ACP-UE de:
  • ne pas se laisser séduire par les arguments fallacieux des putschistes et leurs complices mais de maintenir l’engagement et la position qu’ils ont observés tout au long de la crise,
  • s’abstenir de toute forme de reconnaissance, et d’user de toute leur influence pour faire plier ce régime totalitaire et criminel qui tue son peuple à petits feux,
  • accompagner le peuple Malagasy dans sa quête d’une réelle liberté d’expression et d’opinion ainsi que dans sa lutte pour recouvrer ses droits fondamentaux et ramener une paix et une sécurité durables à Madagascar.

GTT INTERNATIONAL - GENEVE


1 commentaire:

  1. Très bien dit...Et, c'est à diffuser le plus largement possible pour que sur toute la surface de la la Terre, la planète tous soient au courant ...Dans la grâce de DIEU.

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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".