Crise Malagasy : Non à la légitimation des putschistes. Le Sommet inclusif est la seule solution crédible
Lors
du Sommet extraordinaire de Luanda du 01 juin dernier, la Troïka de
la SADC a pris des décisions qui comportent, à bien des égards,
nombre d’incohérences et d’écueils qui feront éloigner
la recherche d’une sortie de crise consensuelle et inclusive pour
Madagascar. Nul espoir d’entrevoir un apaisement auprès des
politiques et des populations fatiguées par trois années et demi de
crise.
La
SADC, à travers ses résolutions, pousse vers une rencontre entre
seulement les deux protagonistes (Rajoelina et le Président
Ravalomanana). Cette décision présente manifestement un
inconvénient majeur, celui de provoquer le mécontentement des
autres entités qui seront de fait écartées du processus de
dialogue.
Pourtant,
le Parlement Européen, à plusieurs reprises, s’est toujours
prononcé en faveur d’une démarche inclusive:
- lors de la 7éme Réunion régionale ACP-UE – Zambie, du 22 au 24 février 2012 où M. Louis Michel qualifie la démarche “d’un exemple de démocratie”,
- lors de la 23ème Session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE au Danemark du mois de mai 2012 à l’issue de laquelle la déclaration finale appelle pour “la tenue d’un sommet inclusif des quatre chefs de file politique à Antananarivo afin de mettre un terme par le dialogue malgacho-malgache à la crise interminable...”
La
décision de la SADC est
donc inopportune qui, non seulement s’éloigne de la
consensualité recherchée mais, met
clairement
en péril l’unité nationale.
Par
ailleurs, la mise en oeuvre de la feuille de route ainsi que
l’application de la loi d’amnistie sont passées aux oubliettes
par Rajoelina et le gouvernement Beriziky.
Nous
appelons donc l’Union Européenne à :
- adopter une attitude de grande fermeté vis à vis des putschistes en maintenant notamment les sanctions internationales et individuelles,
- contraindre les autorités de fait à appliquer les dispositions de la Feuille de Route dans son intégralité,
- obliger les autorités de transition à mettre en oeuvre les mesures d’apaisement prévues, à savoir l’ouverture des médias de l’opposition, la liberté d’expression et la libération des prisonniers politiques,
- ordonner le retour sans conditions ni délai du Président Ravalomanana à Madagascar et de tous les exilés politiques,
- organiser, en privilégiant le dialogue malgacho-malgache,la tenue d'un Sommet à Antananarivo réunissant les principaux acteurs ayant une légitimité certaine notamment les deux anciens Chefs d’Etat (les Présidents Zafy et Ratsiraka) et le Président Ravalomanana afin de trouver une solution définitive à la crise,
- écarter toute idée d'élections sans l'effectivité de toutes les mesures d'apaisement, en particulier la présence à Madagascar du Président Ravalomanana, en l'absence desquelles on ne peut garantir des élections démocratiques, crédibles, transparentes et acceptées par tous.
GTT INTERNATIONAL - GENEVE
15, rue des Savoises
Genève - CH
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