Par
Fanomeza RAZAFIMANDIMBY
Chef de détachement de la Police Nationale et Chef d’escorte,
Adjoint du Directeur de Sécurité à la HCC
Incarcéré du 06/05/2009 au 11/08/2011 à Tsiafahy
D'emblée, on peut affirmer que la HCC
est à l'origine des problèmes politico-constitutionnelle que Madagascar connaît
actuellement. Il y a au sein de cette institution certains membres, au nombre
de trois, quasiment inamovibles qui y siègent depuis 1992, parmi eux l'actuel
Président.
En effet, le renversement du Président
Zafy Albert a été le fruit d'un complot bien organisé destiné à porter au
pouvoir M. Ratsirahonana qui, rappelons-le, était l'ancien Président même de la
Haute institution.
En 2001-2002, ce sont ces hauts
responsables eux-mêmes qui avaient organisé les fraudes électorales à l'origine
de la crise opposant les Présidents Ratsiraka et Ravalomanana.
Ensuite, ces hauts magistrats, sous la
conduite de l'actuel Président, ont procédé à la proclamation des résultats et
à l'investiture du Président Ravalomanana, le 22/02/2002. Après quoi, M.
Rajaonarivony est devenu Président de la HCC.
Lors des législatives de 2006, la HCC
avait ordonné la tenue de nouveaux scrutins, dans des conditions assez floues,
dans les circonscriptions de Mananara-Nord et Maintirano car Zakahely Boniface
et Voninahitsy Jean-Eugène l'avaient « dérangé ». Les résultats du
premier scrutin furent confirmés.
La HCC provoque le désordre, elle ne
fait que diviser et attiser la haine entre les Malagasy.
Le 17 mars 2009, vers 19h, deux des
hauts magistrats cités plus haut se rendent au domicile de Andry Rajoelina. Dès
le lendemain, ils sortent l’Arrêt qui accorde les pleins pouvoirs à ce dernier
en tant que Chef de la Transition et ce, au mépris de la loi qui permet à la
HCC de disposer d'un certain délai pour analyser la situation avant de prendre
une décision définitive.
De plus, la HCC, en parfaite
connaissance de cause, a délibérément accepté qu'un non-élu, Andry Rajoelina,
porte l'écharpe du pouvoir suprême et prête serment.
Lorsque Andry Rajoelina dissout les
deux chambres élues du Parlement (Assemblée Nationale et Sénat), la HCC n'a pas
cherché à l’empêcher. En fait, Rajoelina a donné l'assurance aux trois hauts
magistrats de pouvoir rester à leurs postes jusqu'à la fin de la Transition,
tel est l’accord secret à Ambatobe (domicile de Andry Rajoelina).
L’attitude partisane de la HCC pose
problème. Lorsque la situation se présente négativement pour la personne
qu'elle soutient, la HCC s'esquive en prétextant son incompétence. Et, au
contraire, elle n'hésite point à prendre une décision, abusive ou inopportune
soit-elle, pour favoriser son allié.
Au moment où certains de ses membres
sont injustement jetés en prison, la HCC a brillé par son silence, elle n'a pas
daigné à réagir. La Haute institution, sous la coupe de ces trois hauts
magistrats, a sacrifié l’intérêt national et la vérité au profit de l’intérêt
personnel.
La seule et unique motivation des ces
personnes est l'argent et nullement le sentiment patriotique, contrairement aux
autres membres abusivement emprisonnés en faveur desquels le tribunal a pourtant
prononcé la relaxe. C'est la preuve que la vérité et la loyauté ont triomphé.
Lors du dernier référendum (Novembre
2010) sur la Constitution, la HCC
n’a émis aucune objection malgré les graves irrégularités flagrantes constatées.
Les simples cartes de la commune (sans la photo du titulaire) furent acceptées
à la place de la carte d'identité nationale (le jour du vote). Des plaintes et
requêtes furent déposées mais considérées comme irrecevables, malgré les avis
critiques du KMF/CNOE. Ce dernier avait noté que c'étaient les pires
consultations populaires que Madagascar ait connu. La CENI avait approuvé les
résultats.
Lors d'une rencontre entre les partis
politiques à Ivato, la HCC était présente, sans tenir compte du caractère d'impartialité
que devrait adopter cette institution.
Quand la Feuille de Route fut signée,
la HCC n'était pas sollicitée, aucun rôle donc, même minime. On se
demande alors, pourquoi cette institution reste une référence alors qu'elle
n'est d'aucune utilité réelle. Nul article ne mentionne la HCC comme
acteur dans la Feuille de Route. Pourtant, on la laisse commettre des actes répréhensibles
et regrettables pour le pays.
Actuellement, la HCC n'accepte point
les lois parlementaires "députés et sénateurs non élus". En clair, la
HCC veut que ce soit ce Président traître et indigne qui dirigera aussi la CES.
La CES, créée à l'occasion par la Feuille de Route, devrait encadrer
les futures élections avec le CENI. Une interrogation de plus sur la
crédibilité et surtout l'intégrité de la HCC.
Ces membres de la HCC n'ont aucune
notion du patriotisme. Ils ne voient et ne vivent que pour leurs intérêts
individuels. Quand, bien même, le pays vit dans le chaos et au bord d'une
guerre civile, ils ne s'en soucient guère.
A l'heure actuelle, on assiste à des
querelles et à de graves dysfonctionnements entre les institutions. La HCC
s’éloigne de son rôle d’arbitre et préfère se taire.
L'appât du gain est au dessus de toute
autre considération patriotique pour les membres de la HCC. Ce ne sont pas les
institutions qui sont mauvaises, ce sont toujours les membres qui le sont.
Pour garder leurs acquis, places et
privilèges, les militaires font maintenant de la politique. Ainsi, le CMDN
vient de convier les politiciens et journalistes pour expliquer leur position
face aux événements actuels.
Ce ne sont point les politiciens qui
instrumentalisent l'armée, ce sont en fait les officiers de l'armée qui
s'accrochent à leurs places. Les politiciens utilisent l'armée en les réduisant
à une force de répression. L'armée n'est plus le défenseur ni le garant des
institutions du pays, elle défend ses propres intérêts, ainsi que ceux des
hommes du pouvoir.
Les officiers supérieurs font de la
politique car ils participent activement aux débats et actes politiques. L’armée
n'est plus "une force exécutoire" car à l'origine, elle fut dépendante
des décisions politiques. Le CMDN ne devrait pas participer à des réunions
politiques, ni créer des liens avec des partis, comme ce fut le cas lors de la
Réunion à Ivato (pacte politique).
S'agissant de l'application de la Feuille
de Route, le CMDN devrait refuser toute implication directe ou indirecte, et
rester neutre. Il devrait respecter les décisions prises et veiller à leurs
applications.
A vrai dire, dès la mise en place du
CMDN, les dissensions apparurent pour aboutir à plusieurs
conflits internes graves au sein des Forces de l'ordre. Ce fut le cas pour les
"affaires" du FIGN, BANI, et RFI dernièrement. Les positions
"politiques" du CMDN ont entrainé ces conflits, car ce dernier
n'a pas pris ses vraies responsabilités. Ou pire, ses membres sont des
"incapables", d'où le désordre qui règne au sein de l'armée
actuellement.
Antananarivo, le 01er septembre 2012
Fanomeza RAZAFIMANDIMBY
Listes
des sigles :
HCC : Haute Cour Constitutionnelle
CES : Cour Electorale
Spéciale
CMDN : Comité Militaire pour le Développement National
FIGN : Force d’Intervention de la Gendarmerie Nationale
BANI : Base AéroNavale d’Ivato
RFI : Régiment des Forces d’Intervention
CENI : Commission Electorale Nationale Indépendante
KMF/CNOE : Comité National pour l’Observation des Elections.
Liens
utiles sur la HCC :
L'auteur de ce papier force le respect et l'admiration pour son courage et son audace d'avoir dénoncé, en tant que témoin, les magouilles et actes ignobles perpétrés par ces personnes qui méritent le croc du boucher. Il faut plutôt restructurer cette institution. Il faut agir vite car c'est elle qui valide les élections.
RépondreSupprimerRemerciements citoyens à M. Fanomeza.
BONJOUR? OUI ces vrai cette histoire,car vous connez tous mon vieux, mais on est dans la MRD . vous ête millitaire ,mais vous le 1er résponsable de notre pays;alor,terminé la le plus vite possible.
RépondreSupprimerMerci
ERIC EX ANTANIMORA