Malagasy Mandresy, Madagasikara Afaka
Peuple Malagasy Gagnant. Madagasikara Libre
Winner Malagasy People. Free Madagasikara
Lettre ouverte aux autorités françaises
Le GTT International-Genève jugera la
France par ses actes
Au
lendemain du XIVème Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Kinshasa (RDC),
nous ne saurons rester insensibles aux déclarations volontaristes de M.
François Hollande marquées par une volonté de changement et d’assainissement des relations entre
la France et ses anciennes colonies africaines. Naturellement, nous sommes extrêmement
vigilants par rapport à ces discours car les réalités à Madagascar sont loin
d’abonder dans le sens du changement.
En
effet, le pays nage en pleine françafrique depuis bientôt 4 ans maintenant.
Doit-on rappeler que la crise dans laquelle s’est empêtré le pays est le fruit
du soutien très actif de la France à Rajoelina et ses amis putschistes ?
Toutes
les solutions de sortie de crise proposées jusqu’ici ont été sabotées par Rajoelina
sur les conseils en coulisse de la France.
Qu’ont-ils
apporté les putschistes en quatre ans de pouvoir sinon mettre le pays à
genoux laissant les Malagasy s’enfoncer dans leur calvaire quotidien ?
Aussi, il n’est point excessif de qualifier
ces putschistes, appuyés ouvertement par la France, de criminels eu égard aux
souffrances qu’ils font endurer à leurs propres compatriotes et à la
Nation :
ü
une misère extrême où 77% de la population vivent, plutôt
survivent dans la pauvreté, selon le magazine Forbes. Ajoutons aussi que
l’Indice de Développement Humain (IDH) de Madagascar, selon le PNUD, est passé
de 0,571 en 2008 à 0,480 en 2011 classant le pays parmi les plus faibles IDH.
Cette détresse de la population est bien visible du moins dans la capitale où
de plus en plus de Malagasy vendent leurs biens personnels au marché pour
survivre.
ü
une insécurité généralisée, de nuit comme de jour, où les
malfaiteurs utilisent de plus en plus des armes de guerre,
ü
massacres et intimidations de la population civile en profitant de
l’opération « Dahalo » dans la région sud et grand ouest de l’île avec
comme conséquence un déplacement massif de population. Si ce n’est pas du
nettoyage ethnique, cela y ressemble fort,
ü
Violations graves et
répétées des droits de l’homme avec les intimidations et assassinats
d’opposants,
ü pillages
permanents des richesses nationales par des trafics
à grande échelle en tout genre en particulier les bois de rose, espèce endémique à Madagascar.
Lorsque, à Kinshasa, M. Hollande a
annoncé que « la francophonie doit porter la démocratie, les droits de
l’homme, le pluralisme et la liberté d’expression », nous l’invitons à
venir sur place pour constater qu’aucune de ces valeurs démocratiques n’y a
cours en ce moment.
Lorsque, à Dakar, M. Hollande a déclaré
que « le temps de la françafrique
est révolu, il y a la France et il y a l’Afrique », nous ne pouvons
qu’y souscrire et sommes impatients de
voir son effectivité dans les faits.
Tant que l’OIF et la COI
s’autoproclament comme experts en matière électorale dans l’objectif de
s’imposer comme observateurs pour des hypothétiques élections non acceptées par
tous et dont les conditions de réalisation sont loin d’être réunies, Dakar
resterait dans la longue liste des beaux discours. Parmi les conditions
stipulées par la Feuille de route, figure
la mise en ouvre des mesures d’apaisement notamment la présence au pays du
Président élu démocratiquement Marc Ravalomanana et la possibilité pour lui de
se porter candidat ainsi que la libération sans conditions de tous les
prisonniers politiques.
Par ailleurs, six mois après le départ
de M. Sarkozy, force est de constater que rien n’a changé sous l’ère Hollande sur
la politique française à l’égard des putschistes. Aussi, nous exigeons de la France de :
ü cesser de jouer avec la vie des 20 millions
de Malagasy en mettant fin à tout
soutien et aide directe ou indirecte, civile ou militaire, ou toute autre forme
à ce régime criminel, cela ne fait que
conforter Rajoelina et ses amis putschistes dans leur pratique totalitaire,
ü mettre fin aux ingérences et manigances
autour de cette sortie de crise en laissant les Malagasy trouver eux-mêmes la
solution à travers le dialogue malgacho-malgache,
ü respecter le choix et la souveraineté du
peuple Malagasy en oeuvrant de concert avec la Communauté Internationale, en
particulier la SADC, pour le rétablissement de l’état de droit et la Démocratie
à Madagascar avec le retour au pays du
Président élu démocratiquement Marc Ravalomanana. Soulignons que lors de son
discours à Dakar, M. Hollande a insisté à maintes reprises que « LA FRANCE
VOUS Y AIDERA ». Nous demandons sa concrétisation.
Enfin,
nous voulons rappeler quelques recommandations pertinentes de la Déclaration
finale de Kinshasa :
« Dans
un souci de préserver la paix, élément fondamental pour un développement
harmonieux, nous (membres de la Francophonie) réaffirmons notre détermination à
promouvoir la gouvernance démocratique et les droits de l’Homme… » (Paragraphe
introductif du Titre II)
« Nous réaffirmons le
droit à l’autodétermination des peuples sous occupation étrangère et demandons
aux puissances occupantes de se conformer au droit international et de
respecter le droit international humanitaire, notamment la quatrième Convention
de Genève de 1949 » (Alinéa 26).
« Nous réaffirmons la nécessité d’organiser
des élections libres, fiables et transparentes afin de garantir la légitimité
démocratique des institutions et d’assurer un déroulement apaisé des
consultations électorales… » (Alinéa 27).
Les
Malagasy jugeront la France par ses
actes.
GTT INTERNATIONAL – GENEVE
Collectif de la Diaspora
15, rue des Savoises
GENEVE – SUISSE
15, rue des Savoises
GENEVE – SUISSE
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