mardi 23 octobre 2012

Lettre ouverte aux autorités françaises - Le GTT International-Genève jugera la France par ses actes


Malagasy Mandresy, Madagasikara Afaka
Peuple Malagasy Gagnant. Madagasikara Libre
Winner Malagasy People. Free Madagasikara

Lettre ouverte aux autorités françaises

Le GTT International-Genève jugera la France par ses actes


Au lendemain du XIVème Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Kinshasa (RDC), nous ne saurons rester insensibles aux déclarations volontaristes de M. François Hollande marquées par une volonté de  changement et d’assainissement des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines.  Naturellement, nous sommes extrêmement vigilants par rapport à ces discours car les réalités à Madagascar sont loin d’abonder dans le sens du changement.
En effet, le pays nage en pleine françafrique depuis bientôt 4 ans maintenant. Doit-on rappeler que la crise dans laquelle s’est empêtré le pays est le fruit du soutien très actif de la France à Rajoelina et ses amis putschistes ?
Toutes les solutions de sortie de crise proposées jusqu’ici ont été sabotées par Rajoelina sur les conseils en coulisse de la France.
Qu’ont-ils apporté les putschistes en quatre ans de pouvoir sinon mettre le pays à genoux laissant les Malagasy s’enfoncer dans leur calvaire quotidien ? Aussi, il n’est point excessif de qualifier ces putschistes, appuyés ouvertement par la France, de criminels eu égard aux souffrances qu’ils font endurer à leurs propres compatriotes et à la Nation :
ü  une misère extrême où 77% de la population vivent, plutôt survivent dans la pauvreté, selon le magazine Forbes. Ajoutons aussi que l’Indice de Développement Humain (IDH) de Madagascar, selon le PNUD, est passé de 0,571 en 2008 à 0,480 en 2011 classant le pays parmi les plus faibles IDH. Cette détresse de la population est bien visible du moins dans la capitale où de plus en plus de Malagasy vendent leurs biens personnels au marché pour survivre.
ü  une insécurité généralisée, de nuit comme de jour, où les malfaiteurs utilisent de plus en plus des armes de guerre,
ü  massacres et intimidations de la population civile en profitant de l’opération « Dahalo » dans la région sud et grand ouest de l’île avec comme conséquence un déplacement massif de population. Si ce n’est pas du nettoyage ethnique, cela y ressemble fort,
ü   Violations graves et répétées des droits de l’homme avec les intimidations et assassinats d’opposants,
ü  pillages permanents des richesses nationales par des trafics à grande échelle en tout genre en particulier les bois de rose, espèce endémique à Madagascar.
Lorsque, à Kinshasa, M. Hollande a annoncé que « la francophonie doit porter la démocratie, les droits de l’homme, le pluralisme et la liberté d’expression », nous l’invitons à venir sur place pour constater qu’aucune de ces valeurs démocratiques n’y a cours en ce moment.
Lorsque, à Dakar, M. Hollande a déclaré que « le temps de la françafrique est révolu, il y a la France et il y a l’Afrique », nous ne pouvons qu’y souscrire et sommes impatients de voir son effectivité dans les faits.
Tant que l’OIF et la COI s’autoproclament comme experts en matière électorale dans l’objectif de s’imposer comme observateurs pour des hypothétiques élections non acceptées par tous et dont les conditions de réalisation sont loin d’être réunies, Dakar resterait dans la longue liste des beaux discours. Parmi les conditions stipulées par la Feuille de route, figure la mise en ouvre des mesures d’apaisement notamment la présence au pays du Président élu démocratiquement Marc Ravalomanana et la possibilité pour lui de se porter candidat ainsi que la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques.
Par ailleurs, six mois après le départ de M. Sarkozy, force est de constater que rien n’a changé sous l’ère Hollande sur la politique française à l’égard des putschistes. Aussi, nous exigeons de la France de :
ü  cesser de jouer avec la vie des 20 millions de Malagasy en mettant fin à tout soutien et aide directe ou indirecte, civile ou militaire, ou toute autre forme à ce régime criminel, cela ne fait que conforter Rajoelina et ses amis putschistes dans leur pratique totalitaire,
ü  mettre fin aux ingérences et manigances autour de cette sortie de crise en laissant les Malagasy trouver eux-mêmes la solution à travers le dialogue malgacho-malgache,
ü  respecter le choix et la souveraineté du peuple Malagasy en oeuvrant de concert avec la Communauté Internationale, en particulier la SADC, pour le rétablissement de l’état de droit et la Démocratie à Madagascar avec le retour au pays du Président élu démocratiquement Marc Ravalomanana. Soulignons que lors de son discours à Dakar, M. Hollande a insisté à maintes reprises que « LA FRANCE VOUS Y AIDERA ». Nous demandons sa concrétisation.
 Enfin, nous voulons rappeler quelques recommandations pertinentes de la Déclaration finale de Kinshasa :
« Dans un souci de préserver la paix, élément fondamental pour un développement harmonieux, nous (membres de la Francophonie) réaffirmons notre détermination à promouvoir la gouvernance démocratique et les droits de l’Homme… » (Paragraphe introductif du Titre II)
« Nous réaffirmons le droit à l’autodétermination des peuples sous occupation étrangère et demandons aux puissances occupantes de se conformer au droit international et de respecter le droit international humanitaire, notamment la quatrième Convention de Genève de 1949 » (Alinéa 26).
« Nous réaffirmons la nécessité d’organiser des élections libres, fiables et transparentes afin de garantir la légitimité démocratique des institutions et d’assurer un déroulement apaisé des consultations électorales… » (Alinéa 27).

Les Malagasy  jugeront la France par ses actes.


GTT INTERNATIONAL – GENEVE
Collectif de la Diaspora
15, rue des Savoises
GENEVE – SUISSE

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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".