lundi 14 janvier 2013

Lettre ouverte aux Autorités israéliennes - Protestation contre l’accueil et la rencontre avec M. Rajoelina


Malagasy Mandresy, Madagasikara Afaka
Peuple Malagasy Gagnant. Madagasikara Libre
Winner Malagasy People. Free Madagasikara

Lettre ouverte aux Autorités israéliennes
Protestation contre l’accueil et la rencontre avec M. Rajoelina



Nous exprimons notre vive désapprobation à propos de la rencontre que SEM. Shimon Peres, Président de la République d’Israël, a eue avec M. Rajoelina.

Vous  n'êtes pas sans savoir que Madagascar vit actuellement la pire crise de son histoire aussi bien dans sa durée que dans son ampleur. Cela fait maintenant presque quatre ans que les Malagasy se battent pour se libérer du joug des putschistes dont Rajoelina est le chef. Et à ce titre, lui et ses amis sont sous le coup des sanctions internationales décrétées par la SADC et confirmées par l’Union Africaine. Ils font partie, en effet, des 109 personnes frappées d’interdiction de séjour à l’étranger et ce depuis 2009.

Force est de préciser que Rajoelina a toujours défié la communauté internationale. Il n’a jamais respecté les engagements et les décisions pris lors des différentes rencontres de sortie de crise. Il a toujours manifesté une attitude arrogante et méprisante tout au long du processus et n’a nullement l’intention de collaborer pour trouver une issue à la crise. Rajoelina est bel et bien le principal blocage à toute recherche de solution à la crise.

Permettez-nous de vous rappeler que Madagascar se trouve actuellement dans une situation chaotique indescriptible et le peuple s’enfonce chaque jour dans une misère profonde dont Rajoelina est le principal responsable:
·         Pauvreté très importante : 77% de la population, le plus élevé en Afrique (une augmentation de 20% depuis 2008 d’après la Banque Mondiale),
·         57% de la population ne mangent plus à leur faim,
·         Corruption généralisée et pillages permanents des richesses nationales par des trafics à grande échelle en tout genre en particulier les bois de rose, espèce endémique à Madagascar,
·         Violations graves et répétées des droits de l’homme avec les intimidations, arrestations voire assassinats d’opposants,
·          une insécurité généralisée, de nuit comme de jour, où les malfaiteurs utilisent de plus en plus des armes de guerre dont le trafic a considérablement augmenté sur tout le territoire selon la Gendarmerie Nationale (Source : http://www.newsmada.com/index.php/la-une/6356-proliferation-darmes-et-actes-de-banditisme-un-bilan-tres-lourd-pour-lannee-2012#.UO_xCh2zKSo),
·          massacres à grande échelle et exactions en tout genre de la population civile dans la région du sud de l’île. Sous-couvert, effectivement, de l’opération spéciale « Tandroka » qui consiste à traquer les bandits voleurs de zébus (dahalo), les forces de l’ordre ont commis des violences et exactions graves et massives avec comme conséquence : plusieurs centaines de victimes civiles, plusieurs dizaines de villages entièrement incendiés provoquant un déplacement massif de population, le rapport d’Amnesty International ainsi que les nombreux témoignages locaux sont accablants (http://www.amnesty.org/fr/news/madagascar-must-end-mass-killings-and-investigate-security-forces-2012-11-20).

C’est dans ce contexte que SEM. Peres a accueilli, le 02 janvier 2013, M. Rajoelina, le fossoyeur de la démocratie et de la liberté à Madagascar.

Nous ne pouvons pas imaginer un seul instant que cette rencontre ne soit une reconnaissance implicite par l’Etat d’Israël de ce pouvoir illégalement installé. En tout cas, elle constitue surtout une insulte au peuple Malgache épuisé par 46 mois de régime totalitaire.

Si Israël voulait « accompagner et soutenir Madagascar », comme SEM. Le Président Peres l’avait déclaré (selon le communiqué de la Présidence de la Transition), il faudrait au contraire :
·         se solidariser avec la Communauté internationale afin de contraindre les putschistes à respecter les engagements pris et soutenir le dialogue malgacho-malgache pour mettre fin à cette longue crise. A ce propos, notons l’absence remarquée de la diplomatie américaine lors de la cérémonie des voeux, le mercredi  9 janvier au palais présidentiel d'Iavoloha, en signe de non-reconnaissance de ce régime illégal. Toujours, lors de cette cérémonie et, fait rare dans le monde diplomatique, toutes les délégations étrangères ont quitté ensemble la salle et le doyen qui devait faire le discours, l'ambassadeur algérien en l'occurrence, a donc refusé de prendre la parole. Et ceci, pour manifester leur désapprobation après avoir entendu Rajoelina déclaré, avec arrogance et sans discernement, que « Madagascar peut se passer de la Communauté Internationale »,
·         s’abstenir de tout soutien et aide directe ou indirecte, civile ou militaire ou toute autre forme à ce régime criminel. Nous faisons allusion notamment à l’offre de service proposée par le groupe MER pour soi-disant lutter contre le terrorisme et le banditisme, en l’occurrence les voleurs de zébus (Source : Matv.org),
·          cesser toute coopération et approvisionnement en matériels d’armement qui risquent d’être détournés de leur objectif et d’entraîner le pays vers une guerre civile. A ce sujet, le Chef d’Etat-Major putschiste a confirmé l’acquisition d’hélicoptères auprès de l’Etat d’Israël (http://www.lexpressmada.com/cooperation-avec-israel-madagascar/39968-acquisition-d-helicopteres-en-vue.html),

Doit-on vous rappeler que ce régime est sous sanctions internationales et ne peut, à ce titre, conclure des contrats ou passer des conventions qui engagent l’avenir de Madagascar.

Enfin, nous demandons à Israël d’user de son influence pour faire appliquer les dispositions de la Feuille de Route notamment son article 20 qui stipule le retour sans délai ni conditions du Président élu démocratiquement Marc RAVALOMANANA ainsi que tous les exilés politiques, seul gage d’une paix et une sécurité durables pour le pays.

Au  nom de tous les Malagasy épris de Justice, de Dignité et de Liberté qui luttent pour recouvrer leurs droits fondamentaux.



GTT INTERNATIONAL – Genève




Destinataires:
Autorités israéliennes
SADC
UA
UE
Parlement Européen
ONU
Représentations étrangères





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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".