lundi 13 mai 2013

Lettre ouverte à la SADC et à la Communauté Internationale - Laissez les Malagasy choisir leur Président


Malagasy Mandresy, Madagasikara Afaka
Peuple Malagasy Gagnant. Madagasikara Libre
Winner Malagasy People. Free Madagasikara

Lettre ouverte à la SADC et à la Communauté Internationale

Laissez les Malagasy choisir leur Président


D’abord, nous voulons exprimer notre stupéfaction après la décision de la SADC de demander aux trois candidats, Mme Lalao Ravalomanana, Mrs Didier Ratsiraka et Andry Rajoelina, de retirer leur candidature à l’élection présidentielle « afin d’éviter des troubles ». La démarche est pour le moins curieuse  et diplomatiquement incongrue pour gérer une situation aussi complexe que celle que connaît Madagascar.
Nous constatons, en outre les faits suivants :
  1. Rajoelina a rompu son engagement solennel de ne pas se présenter à l’élection présidentielle mais aussi déposé tardivement sa candidature,
  2. La CES est rendue complice en validant cette candidature tardive et perd de fait toute sa crédibilité,
  3.  la SADC est sortie de son rôle d’arbitre en s’arrogeant le droit de demander à Mme Lalao Ravalomanana et à M. Didier Ratsiraka de retirer leur candidature. Une telle décision "partisane" dans un contexte politique très tendu est jugée comme une véritable provocation pour les légalistes,
  4. M. Chissano lui-même a reconnu l’existence d’irrégularités commises lors des opérations de validation des candidatures, mais il s’est contenté de constater,
  5. La SADC entre dans un processus anti-démocratique car elle met en œuvre une machination visant à éliminer des candidats à la course à la magistrature suprême notamment Mme Lalao Ravalomanana
  6. les derniers évènements prouvent, sinon l’incapacité patente de la SADC à résoudre la crise malagasy, au moins sa complaisance manifeste vis à vis des putschistes.
Au vu de ces éléments, seul le dialogue entre Malagasy permet une issue à la longue crise actuelle. Notre reconnaissance va donc à la FFKM d’avoir pu concrétiser et mener à bien cette concertation nationale tant attendue.
En effet, des ateliers de travail à travers tout le pays ont réuni une large représentation nationale avec la participation de plus de 230 entités de la société civile, des autorités religieuses, des syndicats des grands corps, des groupements socio-économiques et de partis politiques. Leur travail a abouti à l’adoption d'une Résolution commune présentée ce dimanche 5 mai 2013.
Les recommandations issues de cette Rencontre sont en grande partie en cohérence avec les mesures d’apaisement attendues par le peuple Malagasy, notamment:
  • la libération de tous les prisonniers politiques,
  • l’ouverture de tous les médias,
  • et le retour de tous les exilés politiques y compris surtout le Président Ravalomanana.
En outre, le remaniement ou la révision des institutions chargées d’organiser et de suivre le processus électoral est une mesure qui s’impose compte tenu des récents manquements graves dont a fait preuve la CES avec la scandaleuse acceptation hors délai de la candidature de Rajoelina. C’est déjà la preuve évidente que cette dernière est aux ordres du chef putschiste et perd toute crédibilité de neutralité pour le reste de sa mission.
La CENIT non plus n’est pas en reste avec les nombreuses irrégularités commises presque quotidiennement (listes électorales entachées de fraudes massives).
Rappelons que nous avons, à maintes reprises, dénoncé le caractère faussement indépendant et impartial de toutes ces institutions.
Le report des élections devrait permettre de créer les conditions favorables pour des vraies élections démocratiques et acceptées par tous, ce qui est loin d’être le cas actuellement où le contexte n’est pas du tout apaisé et Rajoelina règne toujours en maître avec sa méthode de voyou.
Nous demandons également l’application urgente et concrète de ces recommandations avec un échéancier bien précis, y compris notamment le retour du Président Ravalomanana, figure incontournable pour une sortie de crise réussie.
Par ailleurs, nous exigeons  de la Communauté Internationale en général et de la SADC en particulier de:
  • cesser de prendre en permanence en otage le peuple Malagasy,
  • rester dans son rôle de médiateur avec l’objectivité qui s’impose,
  • strictement respecter le choix du peuple Malagasy,
  • appuyer et accompagner par tous les moyens cette démarche consensuelle nationale qui est un bel exercice de démocratie de la part d'un peuple épris de justice, et sans esprit partisan,
  • cesser toute tentative ou manœuvre destinée à évincer la candidate de la mouvance Ravalomanana,
  • ne pas cautionner cette mascarade d’élections destinée tout simplement à légitimer les putschistes,
Les conditions pour une bonne sortie de crise ne sont point réunies actuellement, il est donc urgent de mettre en place un contexte apaisé, préalable des élections transparentes, démocratiques et acceptées par tous. Car une mauvaise sortie de crise conduira inévitablement vers un nouveau cycle d’instabilité. 

 Genève, le 13 mai 2013


GTT INTERNATIONAL – Collectif de la Diaspora
15, rue des Savoises
Genève – SUISSE



Destinataires :

SADC
UA
UE
Parlement Européen
ONU
Autorités françaises
Représentations étrangères

1 commentaire:

  1. Voilà ce qui arrive à partir du moment où toutes solutions depuis le début en 2009 sortent du cadre légal cad anticonstitutionnel. Cela veut tout simplement dire que nous sommes tous des INCOMPETANTS (Nationaux et internationaux). Pour les internationaux, ceux-ci en Afghanistan, Irak, Lybie, etc.., imposent l'instauration de ce qu'ils appellent "la démocratie" et avec les armes s'il le faut. A Madagascar où la démocratie avait régné , ils cautionnent des putschistes dont toutes les actions menées sont anti-démocratiques depuis le début.

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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".