L’étau se resserre autour de la grève du personnel d’Air
Madagascar. Les agents de cette compagnie nationale ne lâchent pas prise
et décident de renforcer leur mouvement. Les personnels techniques
d’Air Madagascar n’interviendront pas à la réception de quatre avions de
compagnies étrangères prévus pour atterrir au pays aujourd’hui. A
l’origine de cette crise qui frappe la compagnie aérienne malgache
serait le laxisme et l’incompétence de ses dirigeants. Hery
Rajaonarimampianina quant il était président du Conseil d’administration
d’Air Madagascar, en faisait partie.
Aucun accord n’est trouvé jusqu’à l’heure où nous mettons sous
presse pour désamorcer la crise qui secoue actuellement la compagnie
aérienne nationale Air Madagascar. Le syndicat du personnel de la
compagnie continue la grève. Et c’est la panique en haut lieu, car les
arrivées internationales de certaines compagnies étrangères,
majoritairement françaises, sont bloquées depuis la nuit de mardi. Un
avion de la compagnie Air France à destination d’Antananarivo n’a pas pu
atterrir à l’aéroport International d’Ivato, et a dû rebrousser chemin
pour prendre cap à La Réunion. Les quelques 300 passagers de ce vol
d’Air France sont actuellement cloués au sol réunionnais sans qu’ils
puissent mettre les pieds à Antananarivo. En haut lieu, le coup du
syndicat a été très dur car le trafic aérien malgache risque d’être
paralysé par cette grève du personnel d’Air Madagascar. Il a fallu donc
décharger les gros calibres de la compagnie pour tenter de redresser la
situation. Mais ce fut un échec. La descente sur les lieux de la
manifestation de certains membres du Conseil d’administration de la
compagnie n’a pas suffit pour convaincre le personnel gréviste
d’abandonner leur mouvement. En fait, la bande à Henry Rabary-Njaka
n’était pas crédible à leurs yeux.
Du coup, l’intensification de la grève est prévue. Aucun recul n’est
encore envisagé du côté du personnel et leur détermination est au beau
fixe. La dimension de la grève va prendre une envergure nationale pour
la compagnie aérienne.
Quatre avions des compagnies françaises, Corsair Fly, Air France,
EWA et d’Air Austral sont prévus se poser à Antananarivo, Toamasina et à
Diego ce jour mais le personnel de la compagnie Air Madagascar ne
prévoit aucune réception technique. Voilà de quoi monter davantage la
barre de la pression contre les dirigeants de la compagnie nationale
plus haute jusqu’à ce que la Commission Européenne retire Air Madagascar
dans la liste annexe B. Un exercice qui semble peu probable car la
décision relève directement de la Commission européenne. En tout cas, le
personnel, à travers une banderole étalée lors de son sit-in réclame la
sortie de la compagnie de l’annexe B contre la reprise de l’assistance
technique aux vols en provenance de France. Pour le personnel,
qu’importe les responsables pouvant satisfaire leur revendication,
l’objectif étant de défendre l’intérêt national et de faire pression en
haut lieu pour que les lobbies s’activent en faveur de cette ligne
choisie par le personnel actuellement en grève. D’ailleurs, le personnel
soupçonne la mainmise étrangère, surtout de la France, derrière le
maintien de la compagnie nationale aérienne dans l’annexe B de la
fameuse la liste des transporteurs aériens faisant l’objet de
restrictions d’exploitations dans l’espace aérien de l’Union européenne.
Le personnel montre surtout du doigt la compagnie Air France de vouloir
entretenir cette position de faiblesse d’Air Madagascar afin d’avoir un
part de marché important dans le transport aérien malgache. Les lignes
les plus rentables à Madagascar sont actuellement desservies par Air
France.
La grève du personnel ne sera donc pas suspendue théoriquement que
jusqu’à ce que la Commission européenne lève son embargo sur Air
Madagascar. Mais c’est le signe avant-coureur d’une catastrophe qui va
s’en suivre si la crise ne se déboulonne pas. En fait, la compagnie
aérienne nationale a été « blacklistée » dans cette annexe B durant la
période transitoire. C’est-à-dire, Air Madagascar peut continuer
d'opérer dans des conditions qui se situent en deçà des niveaux de
sécurité essentiels et reconnus au niveau international. Tous les
appareils à la disposition d’Air Madagascar sont concernés par cet avis
d’avertissement de la Commission européenne. Pour la compagnie cet avis
lui a coûté cher car il exige plusieurs investissements en sus et en
millions USD pour faire dégager Air Madagascar de la liste. Alors que
l’avis même entraine une atmosphère de méfiance des clients vis-à-vis de
la compagnie nationale car il note un avertissement, un danger qui
guette. L’image de la compagnie a tout de suite coulé au bout de
quelques semaines. A l’époque, l’ancien président du Conseil
d’administration, un certain Hery Rajaonarimampianina, n’a pas pu
trouver la bonne recette afin de redresser la situation de la compagnie
nationale. L’acquisition douteuse et couteuse de l’Airbus A 340 au
bénéfice d’Air Madagascar n’arrivait pas à convaincre l’Union
européenne. Au contraire, elle n’a fait qu’augmenter les charges de la
compagnie à travers le paiement des salaires des personnels navigants de
ces deux aéronefs qui sont bien entendus des Français. Cet avantage,
d’après le personnel de Air Madagascar en grève, ne fait que justifier
le maintien de la flotte aérienne malgache dans l’annexe B. Une
situation qui aurait accru également de 30% les dépenses de la société.
Les finances de la compagnie se sont alors dégringolées. La situation
est devenue inquiétante. Elle est actuellement au pire. Les quatre
années passées à la tête du Conseil d’administration de la compagnie
nationale de Hery Rajaonarimampianina, n’a pas servi à la santé de la
société nationale. Elles auraient même précipité la compagnie vers le
gouffre. L’ancien ministre des Finances, actuellement président de la
République, donnait l’impression de vouloir empirer la situation
fiévreuse qui frappe la compagnie Air Madagascar depuis 2009. Et si Air
Madagascar est actuellement paralysée, c’est que Hery
Rajaonarimampianina n’aurait pas accompli sa mission. Ou plutôt si,
faire couler la compagnie nationale pour la brader par la suite à une
société « amie ».
http://www.lanation.mg/article.php?id=13498
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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".
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