mardi 11 février 2014

Collectif pour Madagascar à la Réunion: MADAGASCAR : APRES LA LEGALISATION DU COUP D’ETAT, QUE PEUT ESPERER LE PEUPLE MALGACHE ?

MADAGASCAR : APRES LA LEGALISATION DU COUP D’ETAT, QUE PEUT ESPERER LE PEUPLE MALGACHE ?

Cinq ans après le coup d’Etat perpétré par Andry Rajoelina, avec le soutien à peine voilé de la France, la Communauté Internationale vient de reconnaître le nouveau Président malgache, et d’affirmer gratuitement que Madagascar sort de la crise.
Ce coup d’Etat, qui a renversé le Président élu Marc RAVALOMANANA, avait pour objectif essentiel l’exploitation des ressources pétrolières et minières de Madagascar, ainsi que celles des Iles Eparses sur lesquelles persiste un contentieux de territorialité avec la France.
Ces cinq années ont permis à Andry Rajoelina, qui s’est accroché au pouvoir par la force des armes, de finalement installer comme Président de la République son Ministre des Finances et du Budget qui ne pouvait être étranger au pillage systématique du pays et à l’installation d’un régime mafieux, avec détournement organisé des recettes de l’Etat.

DE VRAIES FAUSSES ELECTIONS SOUS CONTRAINTES
Les élections malgaches, tant présidentielles que législatives, imposées par la Communauté
Internationale, et organisées au mépris de toutes les règles de transparence et d’équité, avaient pour but de blanchir le coup d’Etat de 2009. Le process utilisé les rend contestables, et sans nul doute illégitimes :

- création de la Commission Electorale Nationale Indépendante de la Transition (CENIT) présidée par Béatrice ATTALAH, ex-conseillère du nouveau Président,
- Remplacement des membres de la Cour Electorale Spéciale (C.E.S), à quinze jours du premier tour de scrutin, par des magistrats proches de TGV dans leur grande majorité,
- fraudes massives, tant dans la constitution des listes électorales (3 millions de malgaches
« oubliés »), que dans le déroulement des scrutins, dans l’acheminement des bulletins de vote, dans leur dépouillement, et dans leur traitement par la CENIT qui n’a jamais accédé ni au recomptage des bulletins de vote, ni à la confrontation des résultats par bureau de vote,
pourtant gage certain de transparence,
- Rejet facile par la C.E.S des requêtes pour fraudes massives déposées par de nombreux partis,
- Hery RAJAONARIMAMPIANINA n’a ainsi été élu que par 2,3 millions de malgaches sur les 22 millions que compte la population. Mais le résultat pouvait-il en être autrement ?

BILAN DESASTREUX DE LA TRANSITION
Comment peut-on croire un seul instant que les malgaches aient pu choisir comme Président celui qui a contribué à la chute vertigineuse de Madagascar, le ramenant au rang de pays le plus pauvre de la planète, pour redresser le pays ?

Rappelons que cette période de transition a conduit :
- 92% de la population à vivre en dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 USD par jour),
- La généralisation de l’insécurité et de la violence avec prolifération et circulation d’armes,
- La faillite du système de santé avec fermeture de centaines de centres de santé de base que n’effaceront pas la construction de quelques hôpitaux « manara-penitra » (aux normes
internationales), véritables éléphants blancs dépourvus d’équipement et de personnel
qualifié,
- La déscolarisation massive avec réduction de 92% à 50% d’enfants scolarisés en classe
primaire,
- La chute libre du taux de croissance alors qu’il oscillait régulièrement entre 5 et 8% avant le
coup d’Etat de 2009.
Hélas, ce bilan semble étrangement être le résultat attendu de « la stratégie du chaos » décrite par Michel COLLON, mise en oeuvre par les grandes puissances occidentales désireuses de mettre la main sur les ressources de certains pays (Madagascar, Lybie, Guinée, Congo …), après s’être débarrassé de dirigeants non soumis.

LE PASSIF DE HERY RAJAONARIMAMPIANINA
Figurant sur la liste des 109 putschistes, publiée par la SADC au lendemain du coup d’Etat de mars 2009, il a été Ministre des Finances et du Budget du régime de la Transition.

A ce titre, il ne peut se considérer étranger aux multiples méfaits et trafics organisés durant la
transition :
- Trafics de bois de rose, métaux précieux, pierres précieuses …,
- Attributions illégales de permis miniers (WISCO, terres rares …)
- Accaparement de terres,
- Détournement de recettes publiques (Banque Centrale, Trésor Public, Impôts, Douanes),
- Scandale de la privatisation de la BNI-Crédit Agricole.
Par ailleurs, il restera redevable de ses « amis de l’extérieur » qui ont financé sa campagne électorale à hauteur de 43 millions USD (budget plafonné à 22 millions d’euros en France).

TRAHISON DES DIRIGEANTS LEGALISTES ET PEUPLE DESABUSE
Trahison, il n’y a pas d’autre mot pour qualifier les agissements des leaders, aussi bien du camp RAVALOMANANA, que de celui de JEAN-LOUIS vis-à-vis des militants légalistes.
Cinq années durant, Marc RAVALOMANANA et ses colistiers n’ont cessé de faire croire à leurs militants son retour au pays pour mettre fin à ce régime illégal, retour dont il semble bien être le seul à y croire encore et toujours.
Pendant et après les élections, ces mêmes dirigeants, rejoints par l’équipe de JEAN-LOUIS Robinson, n’ont eu de cesse de dénoncer les fraudes massives citées plus haut, pour finalement reconnaître et saluer la victoire de Hery RAJAONARIMAMPIANINA.

Nous tenons ici à saluer l’abnégation du peuple malgache qui a enduré ces cinq années de grandes difficultés, et aussi souligner haut et fort le courage des militants légalistes (Magro, provinces et diaspora) qui ont lutté contre le coup d’Etat et la légalisation du régime putschiste.

En conclusion, nous, Malgaches légalistes de la diaspora, avons beaucoup de craintes et peu d’espoir quant à l’avenir de notre pays qui n’aura jamais été aussi pauvre et aussi peu souverain.
Et pourtant, le peuple malgache, n’a pour le moment pas d’autre choix que d’espérer que ce Président, légal mais non légitime, puisse se sortir de l’emprise de ses « amis » financeurs, afin de sortir le pays de la misère.

L'utopie n'est-elle pas nécessaire au progrès de l'humanité ?

Le Collectif pour Madagascar à la Réunion

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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".