samedi 31 octobre 2015

Diplomatie – Le Président acculé au sujet des îles éparses (L'Express de Madagascar)

diplomatie
Députés et hommes politiques réclament la position officielle du chef de l’État sur les déclarations de l’ambassadeur français concernant les îles éparses. Reconquérir ces îles ne sera pas aisé.

Provocation. Un mot utilisé lors d’une conférence de presse, hier, pour qualifier les déclarations de Véronique Vouland, ambassadeur de France à Madagascar, qui avait soutenu que les îles éparses sont françaises. En réaction, députés et hommes politiques ont revendiqué une prise de position officielle de Hery Rajaonari­mampianina, président de la République, face aux propos de la diplomate.

« Nous demandons que le chef de l’État fasse part de sa position par rapport aux déclarations de l’ambassadeur français. Car pour l’instant, personne ne se rappelle qu’il y ait eu cession des ces îles aux Français, votée par l’Assemblée nationale. Aussi, si la diplomate a proféré de fausses allégations, nous demandons qu’elle soit invitée à quitter le pays dans les 24 heures », a déclaré le professeur James Ratsima, de l’association « Asandrato ny Fireneko », devant la presse au Live Hôtel Andavamamba, hier. Ce lundi 2 novembre est la date butoir donnée au locataire d’Iavoloha.

Si jusqu’alors, les personnalités politiques se disant nationalistes étaient les seules à monter au front pour réclamer une réaction active de l’État sur les îles éparses hier, quelques députés ont rejoint leurs rangs. Bien qu’ils n’aient été que quatre à faire face à la presse, l’entrée des parlementaires dans la mêlée donne une nouvelle dimension aux revendications. À entendre les dires du député Brunelle Razafitsiandraofa et consorts, ils comptent, en effet, porter le débat à Tsimbazaza.

Réanimées lors du premier face-à-face entre les deux finalistes des élections présidentielles en 2013, les îles éparses, partie intégrante de la zone économique exclusive (ZEE) malgache sont, depuis, devenues une thématique politique importante. Malgré les termes du droit international et la demande de rétrocession des Nations unies, en 1975, la France refuse toujours de rendre ces îles à Madagascar.

Rapport de force
Réparties entre l’océan Indien et le canal de Mozam­bique, les îles Europa, Bassas da India, Juan de Nova, les Glorieuses et Tromelin sont trustées par l’Hexagone depuis la colonisation.

Ne pouvant pas cacher son exaspération sur la question, Hery Rajonarimampianina avait réaffirmé qu’il a suggéré une cogestion à la France et que les discussions sont en cours, lors d’une conférence de presse à son retour du sommet des Nations unies. Les déclarations de l’ambassadeur Vouland, en marge d’une rencontre avec la maire d’Antananarivo, il y a quelques jours, balaient, pourtant, la proposition du chef de l’État. L’Hexagone ne compte donc, pas lâcher les îles éparses, ni les partager.

Ce qui devrait justifier une réaction des tenants du pouvoir, comme le requiert l’association « Asandrato ny Fireneko ». Interrogé sur le sujet à l’hôtel Ibis Ankoron­drano hier, le général Jean Ravelonarivo, Premier ministre, a préféré laisser le sujet à la discrétion du chef de l’État. Outre l’élan patriotique, le potentiel et les richesses réputés incommensurables sont les principaux enjeux. Pour la plupart de l’opinion, ces îles sont des solutions à moyen et long termes de la lutte contre la pauvreté à Madagascar.

Une faune unique, des zones économiques exclusives dépassant le million de kilomètres carrés, d’importantes ressources halieutiques et surtout un sous-sol regorgeant d’hydrocarbures et de gaz, sont en jeu. Situés dans le Canal de Mozambique et le sud-ouest de l’océan Indien, ces îles jouissent, de plus, d’une position stratégique, dans un axe important du transport maritime mondial.

Selon un article paru sur le blog globaldiplomatie.com, le poids diplomatique de la France fait que « le rapport de force entre les deux pays est disproportionné ». Ceux qui se sont présentés à la presse, hier, suggèrent de demander le soutien des pays émergents regroupés au sein du BRICS.

 http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/diplomatie-le-president-accule-au-sujet-des-iles-eparses-46778/


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