mardi 20 juillet 2010

Bois de rose : la HAT remise au centre de la polémique

madonline.com


Malgré la grande opération de communication autour de la saisie de bois de rose dans l’usine de menuiserie de Tiko à Sambaina, la HAT n’échappe pas aux critiques. L’opposition, par la voix de l’ancien président Albert Zafy, demande à ce que lumière soit faite sur la cargaison ramenée des Comores. La société civile n’est pas en reste, avec les chefs traditionnels qui dénoncent la violation de la loi comme des us et coutumes par les trafiquants.


Albert Zafy a remis la HAT au centre de la polémique sur le trafic autorisé de bois de rose. L’ancien président dénonce l’utilisation du pouvoir par les dirigeants actuels ou leur entourage pour exploiter et exporter des bois de rose. « J’ai des gens dans la région de SAVA… qui ont des renseignements, des documents écrits, des vidéos, des témoignages », clame l’ancien président. « Si les responsables locaux prennent une mesure, il y a des ordres qui viennent d’en haut », dénonce-t-il. Albert Zafy désigne sans hésitations ceux qui sont derrière ces trafics au grand jour : « ceux qui dirigeant le pays ».

Malgré ces critiques, le chef de file de l’opposition à l’autorité de fait salue la décision du ministère de l’Environnement de dissoudre le task force chargé officiellement de lutter contre le trafic de bois précieux. « Les autorités envoient les éléments du task force et ce sont ces derniers qui aident les hors-la-loi » accuse Albert Zafy. L’ancien président interpelle directement Andry Rajoelina devant cette polémique qui ternit l’image de l’Etat. « C’est vous êtes qui êtes l’armée (sic), la police, la gendarmerie, la justice, et même le peuple, qu’est-ce que vous allez faire… Qu’en est-il des documents à propos de l’affaire Comores », a-t-il lancé.

Il n’y a pas que l’opposition qui charge la HAT sur le dossier des bois de rose. Le « tangalamena », chef traditionnel, Patrick Zakariasy s’indigne que les trafics de bois de rose se passent au su et au vu des autorités impuissantes. Il regrette que la localité d’Andevorano soit devenu une plaque tournante car le trajet des embarcations transportant les cargaisons illicites transgressent les interdits du lieu sacré qu’est l’embouchure, là où se rencontrent la mer, l’eau douce et la terre ferme. Il s’étonne de l’immobilisme des responsables locaux et des forces de l’ordre. « Ils auraient dû avoir des instructions de la part de leurs chefs hiérarchiques », soupçonne-t-il.

La HAT a réussi à détourner l’attention un moment en « débusquant » les bois de rose qui auraient été cachés à l’usine de Tiko. « Le seul endroit que l’on devrait voir du bois de rose actuellement est dans une menuiserie, il doit s’agir bien entendu d’un stock qui a été accumulé avec une autorisation légale », commente une source proche du dossier. Elle estime par contre que le fait de cacher ces stocks soulève des soupçons. Les forces de l’ordre dépêchées par la HAT, en l’occurrence les éléments de la Direction de la sécurité du territoire, n’ont pas trouvé d’autres rondins de bois de rose dans les jours suivant la première perquisition. Les fouilles sous la terre et dans un lac avoisinant l’usine ont été infructueuses.


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