samedi 31 juillet 2010

Lettre ouverte à SEM le Président Joachim CHISSANO, chef des médiateurs du Groupe International de Contact après son passage à MADAGASCAR

 Votre Excellence,
Nous tenons d’abord à vous remercier de l’effort que vous continué à déployer pour aider les Malagasy à trouver une solution pour sortir de cette crise politique sans précédent.
Vous avez en effet rencontré pratiquement tous les acteurs de la vie politique nationale, les représentants de la société civile en passant par les entités religieuses ainsi que les femmes et les jeunes légalistes en plus des membres du gouvernement putschiste dont M Vital.
Cette consultation tous azimuts est le signe, pour la SADC, de vouloir rester fidèle au principe de base à savoir, chercher une solution inclusive et consensuelle de sortie de crise. Nous ne pouvons que nous en réjouir.
Nous sommes peinés de constater le mépris et l’arrogance avec lesquels M. Rajoelina a fait preuve à votre égard. Nous regrettons qu'il ait osé déclarer qu’il n’est plus question de “transition consensuelle et inclusive” mais de “transition neutre” dont lui seul connaît la définition.
Il est évident que la HAT, avec son unilatéralisme légendaire, a toujours préféré le blocage prenant ainsi en otage toute la population Malagasy déjà très affaiblie par 18 mois de crise.
C’est tout le contraire des Accords de Maputo, auxquels le GIC s’est attaché pour résoudre la crise avec l' acceptation des mouvances politiques.
Par le peu d’importance que Rajoelina accorde à la médiation internationale, nous constatons qu'il continue de défier continuellement la Communauté Internationale.

 
Suite à votre passage à Madagascar, nous voulons attirer votre attention sur la représentativité des organisations de la société civile que vous avez rencontrées. En effet, la Coordination Nationale des Organisations des Sociétés Civiles (CNOSC) qui regroupe plusieurs membres ne peut prétendre représenter tous les acteurs de la société civile.
Cette coordination a été créée de toutes pièces par la HAT pour donner une image consensuelle à sa politique. D’où la légitime question sur sa neutralité car une bonne majorité des entités qui en sont membres sont proches du régime putschiste. Ainsi, pour contrer une nouvelle manœuvre de récupération de la HAT, des mesures doivent être prises pour que tous les groupements soient représentés. C'est le sens du mot « inclusif ».
A ce stade, nous ne pouvons aucunement faire confiance à ce régime qui n’a pas le sens de l’engagement et qui fait fi des décisions internationales pour imposer sa politique.
La HAT se considérant toujours en position de force, nous pensons que les différentes forces sociales, économiques et politiques, y compris des forces extérieures comme la SADC, l'UA et le reste de la Communauté Internationale, devront lui imposer le retour vers une vraie négociation.
Au vu de ces éléments, le rôle du Groupe de médiation, dont vous êtes le chef, est plus que déterminant quant à l’évolution de la situation.
Aussi, nous nous permettons d’insister sur les points suivants:
  • les solutions de sortie de crise doivent rester dans le cadre des Accords de Maputo et de l’acte additionnel d’Addis-Abéba,
  • le Groupe de médiation doit adopter une attitude ferme face aux putschistes en prenant toutes les mesures nécessaires pour les contraindre à respecter les dispositions prises,
  • tous les prisonniers politiques doivent être libérés sans délai ni conditions.
En outre, afin de garantir une réelle progression vers une sortie de crise et une paix durable, aucune action ne pourra réussir tant que des mesures concrètes ne sont pas prises.
Il est certes souhaitable de trouver une solution entre Malagasy dans la mesure des moyens à disposition, mais certaines actions requièrent l'intervention de la SADC et du CPS.
Nous ne pouvons que constater que notre armée n'est pas en mesure d'assurer la sécurité humaine à Madagascar. Tant que cette situation n'est pas garantie, nous ne pouvons pas espérer de réussir un quelconque dialogue national. Ainsi, nous sollicitons officiellement l’envoi par la SADC d’une Force de maintien de la paix dont les missions seront de:
  • désarmer les mutins et milices armées auteurs des exactions et intimidations diverses,
  • garantir la paix sociale en mettant fin à l’insécurité quotidienne des Malagasy,
  • mettre en place les conditions nécessaires permettant le retour du Président démocratiquement élu Marc Ravalomanana
  • et d'accompagner la tenue des élections libres et transparentes.
Votre Excellence, le peuple Malagasy dans son ensemble se tourne vers vous dans l’espoir de contraindre ce régime à se soumettre aux Accords de Maputo et à l’acte additionnel d’Addis-Abéba, seule issue possible à cette crise actuelle qui n’a fait que trop durer pour l’ensemble de la population. Le peuple Malagasy ne doit pas supporter éternellement les tergiversations et les comédies de Rajoelina et consorts.
Votre Excellence, comme l'année 2010 est celle de la paix et la sécurité en Afrique, c'est la crédibilité de nos institutions qui est en jeu. Nous sommes confiants que le GIC fera le nécessaire pour que cette sortie de crise soit exemplaire dans l'histoire de l'Afrique.
Au nom du peuple Malagasy
GTT INTERNATIONAL - Collectif de la Diaspora Malagasy
collectifgtt@gmail.com
Geneve, Suisse

2 commentaires:

  1. Pour plus d'efficacité, pourquoi n'invite - t-on pas les gens à envoyer la lettre individuellement à Chissano ?
    merci

    RépondreSupprimer


Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".