Appel aux membres du GIC et de la Communauté Internationale
Mesdames, Messieurs,
Dans très peu de temps, vous allez être amenés à réexaminer la situation politique malagasy et à prendre les résolutions idoines pour amener Madagascar vers la sortie de crise.
A cet effet, nous souhaitons attirer votre attention sur les dernières évolutions de la situation nationale et ce, afin que vous puissiez en tenir compte dans votre décision.
Rajoelina et ses amis putschistes ont à nouveau défié la Communauté Internationale en annonçant, non sans arrogance, que l’accord politique qualifié de “malgacho-malgache” signé ce vendredi 13 août 2010 par une centaine de partis et associations “témoigne d’une réelle aspiration de la classe politique malgache”. Nous avons à plusieurs reprises dénoncé cette démarche car c’est une énième manoeuvre à laquelle les putschistes nous ont habitué. Elle est surtout destinée à induire en erreur et à tromper la Communauté Internationale en donnant à l’accord un caractère consensuel et inclusif. Or, les participants à la Conférence sont quasiment tous des organisations satellites de la HAT. Le CNOSC, collectif qui réunit la société civile est loin d’être neutre car il a été opportunément créé de toutes pièces par la HAT.
Par ailleurs, il est important de souligner qu’aucune des trois mouvances légalistes n’a participé à cette conférence, qu’aucun des chefs de file n’est signataire de l’accord de vendredi dernier, ce qui vaut non reconnaissance du dit accord. D’ailleurs, les trois mouvances, dans leur communiqué ont déclaré que c’est une “tromperie”. Il n’est ni consensuel car le consensus n’a existé qu’entre organisations pro-HAT qui ont consacré Rajoelina, chef des putschistes à la Présidence de la Transition, Il n’est pas non plus inclusif car l’opposition était purement et simplement absent.
Dans un autre lieu de la capitale, un groupe dirigé par Raymond Ranjeva donnait une conférence de presse à la Rotonde et présente un véritable programme de gouvernement. Il dénonce les échecs sur tous les plan de la transition actuellement, réclame la mise en place d'une transition neutre, consensuelle et inclusive et propose de passer avant tout par une véritable refonte de la République avant de parler d'élections saines et crédibles, gage de l'assainissement du climat politique et du développement durable.
En même temps, des représentants d’associations des femmes, des jeunes et des paysans issus de la “majorité silencieuse” ont pris l’initiative d’organiser un atelier de travail pendant deux jours (jeudi et vendredi) à Antananarivo. Cette rencontre a réuni plus d’un millier de personnes composées de simples citoyens, des opérateurs économiques et des victimes du chômage venues des quatres coins de l’Ile. Dans leur conclusion, ils ont affirmé que la sortie de crise passera obligatoirement par le retour du Président élu, Marc Ravalomanana et la mise en oeuvre des Accords de Maputo et d’Addis Abéba.
C’est encore la preuve que la HAT n’a point cherché l’inclusivité dans sa démarche en ignorant tout simplement une grande partie de la société civile. Au contraire,
elle continue toujours dans son unilatéralisme habituel,
elle procède à une simple opération de séduction envers la Communauté Internationale et pire, une tromperie.
Aussi, Mesdames et Messieurs, nous estimons que la recherche de solution de sortie de crise entre Malagasy n’est pas réaliste face à l’intransigeance des putschistes. Il faut donc l’aide et l’assistance de la Communauté Internationale comme nous l’avons toujours clamé et plus particulièrement l’envoi des Forces de maintien de la paix de la SADC car la situation actuelle l’exige: insécurité permanente pour la population, milices et militaires mutins et bandits qui dictent leurs lois sur l’ensemble du territoire et procèdent sans vergogne à des exactions diverses, l’armée qui ne peut plus assurer pleinement la sécurisation humaine. Les Malagasy sont épuisés et anéantis par 18 mois de crise, leur vie quotidienne est un calvaire permanent. Le peuple Malagasy ne doit pas supporter éternellement les tergiversations et les comédies de Rajoelina et sa clique. Ils doivent cesser de prendre tout un peuple en otage.
Nous demandons à la communauté internationale et au GIC de contraindre ce régime à se soumettre aux Accords de Maputo et à l’acte additionnel d’Addis-Abéba, seule et unique issue à cette insupportable et longue crise et de favoriser le retour du président élu Marc Ravalomanana, seul gage d'une paix durable.
Mesdames, Messieurs, votre décision sera lourde de conséquence pour l’avenir de Madagascar. Nous comptons sur votre bon sens aigu de discernement pour éviter les tromperies et confusions crées par la HAT. Nous vous implorons de prendre les mesures justes pour le peuple Malagasy. C’est la crédibilité aussi de nos institutions qui est en jeu.
Au nom du peuple Malagasy
GTT INTERNATIONAL - Collectif de la Diaspora Malagasy
collectifgtt@gmail.com
http://www.gasytiatanindrazana.com
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