lundi 5 décembre 2011

Lettre ouverte à M. Sarkozy, Président de la République Française


Protestation contre l’accueil et la rencontre avec M. Rajoelina


Monsieur le Président,



Vous  n'êtes pas sans savoir que Madagascar vit actuellement la pire crise de son histoire aussi bien dans sa durée que dans son ampleur. Cela fait maintenant presque 3ans que les Malgaches se battent pour se libérer d'un putschiste qui continue de défier la Communauté Internationale en cherchant à imposer la légalisation du coup d’Etat perpétré le  17 mars 2009.

Depuis cette date, M. Rajoelina ne cesse de bloquer délibérément le bon fonctionnement du processus de conciliation entamé par la Communauté Internationale.

Ainsi, la Feuille de Route signée le 17 septembre 2011 connaît actuellement des difficultés dans sa mise en œuvre et les faits suivants viennent étayer cette affirmation:
·         la nomination récente d'un nouveau premier ministre de consensus est très contestée car elle viole les dispositions prévues par l’article 5 de la dite Feuille de route qui stipule que « Le Premier ministre sera nommé par le Président de la Transition sur une liste de personnalités proposées par les Acteurs politiques malgaches,… Il est attendu que le Premier ministre de consensus ne peut être originaire ni de la même province ni de la plateforme politique qui soutient le Président de la transition ». Or M. Beriziky est issu d’une formation faisant partie de l’Union des Démocrates et des Républicains pour le changement (UDR-C) soutenant Rajoelina,
·         aucune des mesures d'apaisement mentionnées dans la feuille de route n'a été mise en place à savoir les détenus politiques sont toujours en prison dans des conditions déplorables et les radios privés sont encore frappées d’une interdiction d'exploitation,
·         le retour d’exil du Président élu démocratiquement Ravalomanana reste encore en suspens contrairement à ce qui est prévu par l’article 20 de la Feuille de Route. De plus, un mandat d'arrêt suite à un procès politique pèse encore sur lui,
·         le pseudo gouvernement de consensus nouvellement formé ne respecte point l’équilibre des pouvoirs. Tous les ministères de souveraineté notamment la Justice, les Finances, l'Intérieur, les Affaires étrangères et l'Armée restent entre les mains de la mouvance putschiste. Remarquons au passage que les deux tiers des ministres ont participé aux pillages des biens publics et au détournement de fonds qui minent toujours le pays, certains d’entre eux sont d’ailleurs sous le coup de condamnation judiciaire.
·         M. Rajoelina veut asseoir un Parlement de Transition où l'opposition n'occupe que 10% à 15% des sièges pour garantir l'unilatéralisme de son pouvoir.

Face à cette situation, les mouvances de l'opposition ont déposé une plainte auprès de la Communauté Internationale contestant les conditions de formation de ce gouvernement et demandant à cette dernière de ne pas reconnaître ce gouvernement non consensuel.

C’est dans ce contexte, Monsieur le Président, que vous vous apprêtez à recevoir, ce 07 décembre 2011,  M. Rajoelina, l’assassin de la démocratie et de la liberté à Madagascar.

Cette rencontre est perçue par les Malgaches comme une reconnaissance implicite par la France de ce pouvoir illégalement installé. Elle constitue surtout une insulte au peuple Malgache épuisé par 33 mois de régime totalitaire.

Nous demandons donc à la France de  revoir la situation réelle sur le terrain et de s'abstenir de toute forme de reconnaissance de ce régime qui continue à mener le pays vers un désastre socio économique sans précédent.

Enfin, Monsieur le Président,  la France doit :
·         respecter la souveraineté du peuple malgache à choisir son Président,
·         se garder de toute forme d’ingérence dans les affaires internes du pays en laissant aux Malgaches eux-mêmes la recherche de solution à la crise,
·         œuvrer pour le retour du Président démocratiquement élu Marc Ravalomanana, seul gage d’une paix sociale durable pour le pays.




GTT INTERNATIONAL GENEVE
15, rue des Savoises
Genève - Suisse


1 commentaire:

  1. C'est sûr, le Président Français ne va pas répondre à notre lettre ouverte car il est impossible qu'il ne soit pas au courant de tout ce qui se passe dans notre Pays et que ça l'embêterait même que ça se passe autrement. S'il prenait toutefois la peine de répondre, je sais d'avance ce qu'il va dire:
    - il rspecte déjà notre souveraineté car ce n'est pas lui qui a présenté la candidature du 1er ministre de consensus mais l'opposition en la personne de Zafy Albert;
    - c'est pas de l'ingérence qu'il fait mais de l'accompagnement du peuple malgache dans sa soif de sortie de crise;
    - le retour du Président Ravalomanana n'est pas de son ressort mais résulte de négociations malgacho-malgache au niveau du Parlement malgache.
    Ce qui m'intéresse, c'est de savoir quelle est la suite de notre action après l'une ou l'autre de ces réactions du Présiden français?
    En attendant, je propose que nous envoyions au Président du Parlement Européen une copie de notre lettre ouverte et que nous demandions que le Président Français adresse une copie de sa réponse à cette Instance Européenne. Soyez-en sûr, le Président Français n'osera pas tenir les mêmes propos qu'avec nous, devant le bureau du Parlement Européen compte tenu de la position déjà connue de cette Instance sur la situation à Madagascar.C'est peut'être un peu tiré par les cheveux, me diriez-vous! je ne crois pas. Je ne veux seulement pas que nous entreprenions une action que nous savons déjà sans suite ni même sans le moindre écho qui nous serait favorable! Bien le salut à toutes et à tous

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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".