Protestation contre l’accueil et la rencontre avec M.
Rajoelina
Monsieur le
Président,
Vous n'êtes pas sans savoir que Madagascar vit actuellement
la pire crise de son histoire aussi bien dans sa durée que dans son ampleur. Cela
fait maintenant presque 3ans que les Malgaches se battent
pour se libérer d'un putschiste qui continue de défier la Communauté
Internationale en cherchant à imposer la légalisation du coup d’Etat perpétré
le 17 mars 2009.
Depuis cette date, M. Rajoelina ne cesse de bloquer
délibérément le bon fonctionnement du processus de conciliation entamé par
la Communauté Internationale.
Ainsi, la Feuille de Route signée le 17 septembre 2011
connaît actuellement des difficultés dans sa mise en œuvre et les faits
suivants viennent étayer cette affirmation:
·
la nomination récente d'un nouveau premier ministre de
consensus est très contestée car elle viole les dispositions prévues par
l’article 5 de la dite Feuille de route qui stipule que « Le
Premier ministre sera nommé par le Président de la
Transition sur une liste de personnalités
proposées par les Acteurs politiques malgaches,… Il est attendu que le Premier
ministre de consensus
ne peut être originaire ni de la
même province ni de la
plateforme politique qui soutient le Président de la
transition ». Or
M. Beriziky est issu d’une formation faisant partie de l’Union des Démocrates et des Républicains
pour le changement (UDR-C) soutenant Rajoelina,
·
aucune des mesures d'apaisement mentionnées dans la
feuille de route n'a été mise en place à savoir les
détenus politiques sont toujours en prison dans des conditions déplorables
et les radios privés sont encore frappées d’une interdiction d'exploitation,
·
le retour d’exil du Président élu démocratiquement Ravalomanana
reste encore en suspens contrairement à ce qui est prévu par l’article 20 de la
Feuille de Route. De plus, un mandat d'arrêt suite à un procès politique pèse
encore sur lui,
·
le pseudo gouvernement de consensus nouvellement formé
ne respecte point l’équilibre des pouvoirs. Tous les ministères de souveraineté
notamment la Justice, les Finances, l'Intérieur, les Affaires étrangères et l'Armée
restent entre les mains de la mouvance putschiste. Remarquons au passage que les deux tiers des ministres ont
participé aux pillages des biens publics et au détournement de fonds qui minent
toujours le pays, certains d’entre eux sont d’ailleurs sous le coup de
condamnation judiciaire.
·
M. Rajoelina veut asseoir un Parlement de Transition
où l'opposition n'occupe que 10% à 15%
des sièges pour garantir l'unilatéralisme de son pouvoir.
Face à cette situation, les mouvances de l'opposition
ont déposé une plainte auprès de la Communauté Internationale contestant les conditions de formation de ce gouvernement et demandant à cette dernière de ne pas
reconnaître ce gouvernement non consensuel.
C’est
dans ce contexte, Monsieur le Président, que vous vous apprêtez à recevoir, ce 07
décembre 2011, M. Rajoelina, l’assassin
de la démocratie et de la liberté à Madagascar.
Cette rencontre est perçue par
les Malgaches comme une reconnaissance implicite par la France de ce pouvoir
illégalement installé. Elle constitue surtout une
insulte au peuple Malgache épuisé par 33 mois de régime totalitaire.
Nous demandons donc à la France de
revoir la situation réelle sur
le terrain et de s'abstenir de toute forme de reconnaissance de ce régime qui continue à mener le
pays vers un désastre socio économique sans précédent.
Enfin, Monsieur le Président, la France doit :
·
respecter la souveraineté du peuple malgache
à choisir son Président,
·
se garder de toute forme d’ingérence dans les
affaires internes du pays en laissant aux Malgaches eux-mêmes la recherche de
solution à la crise,
·
œuvrer pour le retour du Président
démocratiquement élu Marc Ravalomanana, seul gage d’une paix sociale durable
pour le pays.
GTT INTERNATIONAL GENEVE
15, rue des Savoises
Genève - Suisse
C'est sûr, le Président Français ne va pas répondre à notre lettre ouverte car il est impossible qu'il ne soit pas au courant de tout ce qui se passe dans notre Pays et que ça l'embêterait même que ça se passe autrement. S'il prenait toutefois la peine de répondre, je sais d'avance ce qu'il va dire:
RépondreSupprimer- il rspecte déjà notre souveraineté car ce n'est pas lui qui a présenté la candidature du 1er ministre de consensus mais l'opposition en la personne de Zafy Albert;
- c'est pas de l'ingérence qu'il fait mais de l'accompagnement du peuple malgache dans sa soif de sortie de crise;
- le retour du Président Ravalomanana n'est pas de son ressort mais résulte de négociations malgacho-malgache au niveau du Parlement malgache.
Ce qui m'intéresse, c'est de savoir quelle est la suite de notre action après l'une ou l'autre de ces réactions du Présiden français?
En attendant, je propose que nous envoyions au Président du Parlement Européen une copie de notre lettre ouverte et que nous demandions que le Président Français adresse une copie de sa réponse à cette Instance Européenne. Soyez-en sûr, le Président Français n'osera pas tenir les mêmes propos qu'avec nous, devant le bureau du Parlement Européen compte tenu de la position déjà connue de cette Instance sur la situation à Madagascar.C'est peut'être un peu tiré par les cheveux, me diriez-vous! je ne crois pas. Je ne veux seulement pas que nous entreprenions une action que nous savons déjà sans suite ni même sans le moindre écho qui nous serait favorable! Bien le salut à toutes et à tous