Malagasy
Mandresy, Madagasikara Afaka
Peuple
Malagasy Gagnant. Madagasikara Libre
Winner Malagasy People. Free
Madagasikara
Lettre
d’interpellation des pays membres de la SADC
et de la
Communauté Internationale
Vous n’êtes pas sans savoir que la Cour de Justice de Gauteng
(Afrique du Sud) a décidé dans une ordonnance en date du 07 septembre 2012, d’assigner à résidence le
Président Marc Ravalomanana et ce, suite à une plainte de citoyens malgaches
contre ce dernier pour conspiration et tentative d’assassinat sur la personne
d’Andry Rajoelina par des agents à Madagascar.
A l’évidence, nous sommes toujours face à un régime
dictatorial qui ne cherche pas la solution à la crise et qui ne veut jamais se
soumettre aux résolutions de la Communauté Internationale. La Troïka de la SADC
a pourtant réaffirmé, lors du Sommet de Maputo du 17 et18 août 2012, que seule l’application de la Feuille de
Route permette à Madagascar de sortir de la crise. Cette décision doit donc
s’imposer à toutes les parties y compris à Rajoelina et son équipe. Mais, ces
derniers obéissent manifestement à une
autre logique, celle d’empêcher par tous les moyens, le retour de Marc Ravalomanana à Madagascar
et ce, au mépris de toute la Communauté Internationale et du peuple Malagasy
qui, rappelons-le, réclame le Président qu’il a élu.
Si une telle décision judiciaire, fondée sur des allégations
mensongères graves, venait à être appliquée, elle serait lourde de conséquence
pour Madagascar. Elle entraînerait non pas l’apaisement et la réconciliation
tant recherchées, mais au contraire une amplification des tensions existantes
dans un environnement socio-économique déjà très chaotique. Le peuple Malagasy,
à qui la victoire lui a déjà été volée en mars 2009 n’accepterait jamais une
nouvelle injustice.
Conscients et respectueux de la souveraineté de la justice
sud africaine, il ne s’agit point pour nous de critiquer la décision dans sa
forme mais plutôt l’esprit et l’intention qui ont animé opportunément les
plaignants à engager leur action.
Outre l’extrême pauvreté et l’insécurité dans lesquelles sont
plongés les Malagasy, les évènements qui secouent le Sud du pays sont très
inquiétants et présentent dangereusement les signes d’une guerre civile en
préparation. Des témoignages audio-visuels font preuve de massacres et
d’atrocités insoutenables qui rappellent le début du génocide rwandais. Les villageois se font piller et massacrer par les forces de
l'ordre ou des bandes armées. Précisons que le grand sud malgache est une
immense région dont le sous sol est
riche en ressources minières. Il y aurait donc une volonté manifeste des
tenants du pouvoir et leurs complices de « nettoyer le terrain »
de ces villageois afin d’avoir le champ libre pour piller le sous-sol. La SADC et la Communauté Internationale
prendront-ils le risque de voir un nouveau Rwanda ?
Nous demandons donc à la SADC en particulier qui est en
charge de conduire le processus de sortie de crise, de prendre ses
responsabilités et faire preuve de grande fermeté et de cohérence vis à vis de
ces putschistes et de leurs complices (Groupes d’intérêt privés ou puissance
étrangère) qui ne se soucient point des intérêts du peuple Malagasy et qui ne
cessent de torpiller toute recherche de solution malgacho-malgache. Vous êtes
témoins, de la mauvaise foi et de l’arrogance de Rajoelina durant ces 42 mois
de crise. Vous ne devez plus vous laisser berner par les manœuvres des
putschistes.
La SADC, en tant qu’organisation supranationale et garant de
l’application de la Feuille de Route, doit mettre urgemment en œuvre toutes les
mesures qui s’imposent pour permettre dans les plus brefs délais le retour du
Président Ravalomanana. La paix sociale en dépendra. Le peuple Malagasy attend
que vous preniez des mesures strictes pour éviter d’être considérés comme complices
des putschistes criminels, assassins de la Démocratie et pilleurs de leur
propre pays.
Genève, le 19 septembre 2012
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