Malagasy Mandresy, Madagasikara Afaka
Peuple Malagasy Gagnant. Madagasikara Libre
Winner Malagasy People. Free Madagasikara
Réaction du GTT INTERNATIONAL –
GENEVE à la position du GIC-Madagascar,
Addis-Abbéba 26 juin 2013
« C’est un échec pour la médiation
internationale »
Nous voulons exprimer notre vive indignation contre la position prise
par le Groupe International de Contact (GIC-M) lors de sa réunion à
Addis-Abéba, ce 26 juin 2013, et selon laquelle il réitère la nécessité du
retrait des candidatures des deux seuls représentants de l’opposition: Lalao
Ravalomanana et Didier Ratsiraka pour soi-disant résoudre l’impasse actuelle.
Précisons d’abord que les deux candidats, contraints à l'exil
politique, ont eu gain de cause auprès de la Cour Electorale Spéciale
(CES) qui a validé leur candidature. La Constitution Malagasy n’exige pas, en
effet, dans son article 46 (1) de résider physiquement sur
le territoire, la résidence principale de Lalao Ravalomanana a toujours été à
Madagascar. Aucun changement de domicile n'a été annoncé dans sa commune.
Le GIC-M a adopté une position injuste, incohérente, contradictoire,
irresponsable, partisane et contraire aux intérêts du peuple Malagasy et ce, à
bien des égards. Les éléments suivants, issus de la résolution du GIC-M
viennent étayer nos propos:
- 8 candidats auraient violé le code électoral
(point 2), mais seuls 3 sont sanctionnés,
- Le GIC-M est incapable d’apporter des réponses
claires et précises sur les dispositions légales et constitutionnelles qui
auraient été violées par les candidats de l’opposition notamment par Lalao
Ravalomanana (points 2, 3, 4),
- Le GIC-M dit avoir bien saisi les motifs des
décisions de la CES et la position défendue par la mouvance Ravalomanana
(points 7,9,11). Pourtant, le GIC-M contraint la CES à
renier ses propres décisions (point 15), l’obligeant à basculer dans
l'illégalité. C’est tout le contraire de la position affichée par la SADC
dans la Note explicative de la Feuille de Route où elle se veut
respectueuse de la souveraineté du pouvoir judiciaire Malagasy,
- Les membres de la médiation citent à plusieurs
reprises le terme de “parties prenantes” pour motiver leur rapport mais
ils se sont abstenus d’en préciser la composition.
- Les
Etats-Unis, eux-mêmes membres du GIC-M, ont réitéré leur position pour la
mise en place de la démocratie, d’un Etat de droit et le respect des
droits humains. Or, le GIC-M, en “exigeant” le
retrait de certaines candidatures (point 5), et notamment celle de Mme
Ravalomanana, adopte une attitude anti-démocratique qui méprise le droit
du peuple Malagasy à choisir librement ses futurs dirigeants. A aucun
moment, l’UA et la SADC n’ont exprimé de tels propos
discriminatoires qui sortent totalement du rôle de la médiation
internationale.
Les sanctions ciblées et fermes prônées par le GIC-M doivent en premier
lieu s’appliquer à Rajoelina qui n’a aucun sens de l’engagement et a toujours
fait preuve de mauvaise foi tout au long de cette crise: non application de la
Feuille de route, non respect de l’engagement de ne pas se porter candidat,
dépôt hors délai de sa candidature, violation de l’article 7 du code électoral
par son refus de démissionner.
Sur les 109 personnes qui ont été sanctionnées suite au putsch, 10 sont
candidats à la présidence sans que la Communauté Internationale ne réagisse.
Tout porte donc à croire que les mesures prônées par le GIC-M ne sont
qu’une manœuvre visant à écarter uniquement les candidats de l'opposition
malagasy et notamment Mme Lalao Ravalomanana.
Par ailleurs, nous tenons à rappeler que si Madagascar se trouve
dans cette situation politique et socio-économique dramatique, c’est
d’abord à cause du putsch mené, en 2009, par Rajoelina et ses complices.
De nombreux faits attestent que la France, ancienne puissance coloniale et
en même temps membre du GIC-M, a soutenu activement le mouvement
putschiste et s'acharne aujourd’hui sur les époux Ravalomanana en
cherchant à empêcher par tous les moyens leur candidature.
La Communauté Internationale et en particulier les institutions
africaines ont brillé durant ces 4 années de règne putschiste par leur
passivité voire leur complaisance vis à vis des hors-la-loi.
De fait, les institutions africaines ont foulé aux pieds
les Accords de Cotonou qui sont sensés mettre fin aux
changements anticonstitutionnels qui minent notre continent.
En outre, force est de remarquer que, curieusement, la
position adoptée par le GIC-M n’est autre que celle déjà avancée par la
France à propos des privations de visas et gel des avoirs. Donc,
à nos yeux, le GIC-M n’est que la chambre de résonance de la
France. Au lieu d’apporter l’apaisement et la réconciliation
nationale, la décision du GIC-M va entraîner le pays dans une spirale
d’instabilité voire de violence.
Nous assistons donc à un échec de la médiation internationale.
Ce constat nous conforte dans notre conviction que la seule solution
durable à cette crise réside dans le processus de dialogue malgacho-malgache
sous la conduite de la FFKM (Conseil œcuménique des Eglises Chrétiennes de
Madagascar) dont l’autorité morale est reconnue par tous. Cette démarche est
maintenant bien engagée et devra aboutir au Sommet réunissant les trois
Présidents élus et Andry Rajoelina, que nous vous appelons vivement à soutenir.
Aussi,
nous demandons à la SADC, à l’UA, à l’ONU, à l’UE et à la Communauté
Internationale en général de respecter strictement le choix et la
décision du peuple Malagasy souverain et de mettre fin à toute forme
d’ingérence dans ses affaires internes. Les Malagasy en ont assez d’être menés
en bateau durant ces quatre longues années de crise.
Genève,
le 28 juin 2013
GTT INTERNATIONAL - GENEVE - Collectif des Patriotes Malagasy
15, rue des Savoises
1205 GENEVE - SUISSE
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(1)Extrait de la
Constitution de Madagascar (Article 46) :
…« Tout candidat aux
fonctions de président de la République doit être de nationalité malagasy
d'origine par le père et la mère, jouir de ses droits civils et politiques,
avoir au moins quarante ans à la date de clôture du dépôt des candidatures, et
résider sur le territoire de la République de Madagascar au moins six mois
avant le jour du dépôt de candidature »…
Destinataires :
SADC
UA
ONU
UE
Représentations diplomatiques à Madagascar
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