samedi 7 septembre 2013

Lettre du Président Ravalomanana à la SADC et à la troïka: Le Président dénonce la tendance de certains pays de la Communauté Internationale à précipiter des élections en bafouant la feuille de route



Le Président Ravalomanana dénonce la tendance de certains pays de la Communauté Internationale à précipiter des élections en bafouant la feuille de route. L'élimination des principaux partis et les dates retenues pendant la saison des pluies ne sont pas compatibles avec des élections libres et transparentes.




Le rôle de la médiation est de plus en plus suspect: après l'éviction de la candidate officielle de son parti, Lalao Ravalomana, le médiateur de la SADC, Joachim Chissano, lui demande de soutenir un autre candidat.


(Traduction GTT complète en fin d'article)












Traduction GTT






REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE / Le président

pour

H. E- Dr- Slergomena L. TAX

Secrétaire exécutif de la SADC

5 Septembre 2013

Excellence,

Je suis sûr que nous sommes d'accord que quatre ans et demi, c'est un temps très long à attendre, mais plus encore pour le peuple malgache qui espère voir une fin à la crise politique à Madagascar A cette heure tardive nous ne devons pas sacrifier la stabilité de Madagascar par opportunisme politique. La course récente vers des élections à Madagascar - une entreprise téméraire hors du champ d'application de la feuille de route de la SADC - ne saura pas garantir des élections ni libres et équitables , ni crédibles et démocratiques.

Je tiens à partager avec vous mes pensées sincères sur les développements récents dans le but d'éviter une crise imminente encore plus grande à Madagascar. Notre pays a été gravement blessé par le coup d'État de 2009 et quatre ans de régime illégal. Madagascar a besoin d'une base solide à partir de laquelle re-construire. Moins ne fera que mettre en mouvement une crise future. Ce serait désastreux pour Madagascar et un revers majeur pour le renforcement de la SADC.

En Décembre dernier, après un examen sérieux et avec le conseil de SE Jaksys Kykwete ainsi que de mes conseillers, j'ai personnellement décidé de ne pas participer aux prochaines élections. J'ai pris cette décision avec le peuple malgache à l'esprit. J'avais l’espoir que cette décision mettrait un terme à la crise politique à Madagascar , à travers un processus de paix et de réconciliation , ainsi que la mise en œuvre de la feuille de route. Malheureusement , ce résultat n'est pas venu. Le non respect de la Feuille de route représente une importante occasion manquée dans la résolution de la crise.

Au lieu d'adhérer à une feuille de route préalablement convenue, des partis malgaches sélectionnés, aidés par l'équipe de médiation, ainsi qu’une partie de la communauté internationale, se sont engoufrés dans la tenue d’élections qui ne sont pas libres et équitables. Dans le procédé . ils ont réussi à exclure quelques-uns des plus grands noms de la politique ayant le soutien le plus large à Madagascar. Ils ont aussi prétérité le vote de millions de malgaches qui ne seront plus en mesure de voter en raison des élections prévues pour le 20 Décembre durant le pic de notre saison des pluies à Madagascar. Une telle décision est paradoxale et compromet gravement la légitimité de tout résultat.

Une de mes conseillères s'est réunie à Johannesburg avec le médiateur de la crise, le Président Chissano, qui l'a informée que les élections auraient lieu sans la participation de notre parti. On nous a dit de soutenir un autre des trente-trois candidats malgré que notre parti n'a pas un seul représentant. Le rôle et les actions des médiateurs sont devenus de plus en plus discutables et franchement à l'encontre d'un Madagascar pacifique et stable. Les actions des médiateurs vont à l'encontre de ce que les leaders des États et des gouvernements membres de la SADC ont déjà décidé.

Je vous encourage dans votre rôle de chef de file en tant que secrétaire exécutif de la SADC de recommander un sommet d'urgence convoqué afin d'envisager sérieusement les conséquences négatives que cette ruée prématurée vers des élections aura sur Madagascar, le pays continuera à souffrir. La volonté du peuple malgache ne sera pas réalisée. La stabilité ne reviendra pas. Et le développement de Madagascar dans le cadre de la communauté de la SADC ne sera pas possible.

La voie la plus prometteuse est pour tous les individus et les partis à Madagascar de se recentrer sur un processus qui doit être libre, équitable, ouvert et démocratique. En rapport avec un mouvement vers des élections doit venir la paix et la réconciliation. Enfin, il doit y avoir le strict respect de la protection des libertés des individus ainsi que d'un environnement sûr pour la tenue des élections. Pratiquement aucune de ces conditions n'existe aujourd'hui Nous avons besoin de votre aide pour éviter la grave erreur d'organiser des élections injustes et illégitimes, et à la place concentrons-nous sur le processus qui assurera la plus grande crédibilité

S'il vous plaît acceptez les assurances de ma très haute considération

Marc RAVALOMAMANA

















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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".