dimanche 11 octobre 2015

MADAGASCAR – Crime de Nosy-Bé: 4 condamnations aux travaux forcés à perpétuité. Et les autres criminels?

http://www.metronews.fr/_internal/gxml!0/r0dc21o2f3vste5s7ezej9x3a10rp3w$hamjadcn7b6grgkb7d9r4h6489z7u5t/by-default-2013-10-05-at-21.jpeg

La décision du tribunal de condamner les 4 personnes impliquées dans le drame de Nosy Bé aux travaux forcés à perpétuité suscite des réactions qui, à bien des égards, nous paraissent pertinentes.

Il ne s’agit point de minimiser ce qui s’est passé en ce mois d’octobre 2013 où trois personnes, dont deux français, se sont fait sauvagement lyncher sur la plage. On ne revient pas non plus sur les raisons et les mobiles de ce crime abominable sur fond, à tort ou à raison, de trafics d’organes.

Mais, force est de constater que là, le régime a frappé fort. La justice a fait preuve de sévérité surprenante. Surprenante car cette décision tranche avec la passivité historique de la justice malagasy et la règle de l’impunité qui prévaut dans le pays.

Dans cette affaire, personne n’est dupe pour croire que Madagascar est devenu un état de droit. C’est plutôt une décision en forme de message destiné à rassurer la communauté internationale en général et la France en particulier. HVM et sa clique se devaient de le faire à plusieurs titres:
  • la pression de la France était telle qu’il était impensable pour ses pantins au pouvoir de procéder autrement,
  • Nosy Bé, le lieu du crime, est le fleuron touristique de la Grande île et qu’il est impératif pour le régime de rétablir la confiance des touristes mais aussi celles des français qui y sont ou vont s’installer. Car, rappelons que c’est un consortium français qui a « obtenu » le marché du réaménagement de l’aéroport de l’île,
  • Madagascar est le pays hôte du Sommet de la francophonie en 2016 et, à ce titre, le régime HVM ne veut pas prendre le risque de compromettre de grand rendez-vous, source de « revenus » pour les cupides du régime.
En fait, il s’agit d’un deux poids deux mesures, car ce n’est pas le seul crime abominable commis dans le pays. Depuis la transition, en effet, les malagasy vivent quotidiennement dans la psychose de l’insécurité permanente, de jour comme de nuit. Si le lynchage par vindicte populaire sévit partout, c’est bien le signe que la justice est défaillante et que la population ne fait plus confiance en elle pour la protéger.

Que dire alors des actes de terrorisme dans le Sud, perpétrés par le régime à l’encontre des populations locales, causant plusieurs victimes et nombres de villages détruits (1) ? Que dire de l’exécution sommaire commise très récemment par les forces de l’ordre à Midongy Sud ? Où est la justice ??

Que dire des mafias qui, non seulement pillent impunément les richesses nationales (Bois de rose, pierres précieuses, zébus,…), mais opèrent aussi dans le trafic d’êtres humains, et par dessus-tout, les noms sont connus ? Ne sont-ils pas, eux aussi, des criminels ? Pour eux, la justice est bizarrement invisible !

Que dire enfin des putschistes, dont nombre d’entre eux font partie des barons du régime actuel, qui ont commis des carnages faisant plusieurs dizaines de victimes pour mener à bien leur forfait (2)? Ce sont aussi des criminels ! Que fait la justice ?

Les victimes malagasy sont-elles des sous-hommes? Tous ces criminels méritent aussi les travaux forcés à perpétuité 

TG
 
https://tsimokagasikara.wordpress.com/2015/10/11/madagascar-crime-de-nosy-be-4-condamnations-aux-travaux-forces-a-perpetuite-et-les-autres-criminels/


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(1)Voir réquisitoire de la FIDH: https://tsimokagasikara.wordpress.com/2015/09/26/madagascar-la-fidh-dresse-un-severe-requisitoire-contre-les-tueries-commises-par-les-forces-armees/

(2) Lors black monday du 26 janvier 2009 où plusieurs personnes ont été brûlés vifs au Magro Tanjombato.


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