C'est le constat qui s'impose au travers du projet de loi sur le code de communication et plus spécialement dans son article 20 qui concerne la profession de journaliste.
A lire cet article, qui vient d'ailleurs d'être adopté par les sénateurs, nul doute qu'il y a une volonté manifeste de l'exécutif de museler toute liberté d'opinion et d'expression. Il suffirait, par exemple, d'une critique assez virulente à l'adresse des institutions et à fortiori de leurs membres pour que l'auteur tombe sous le coup de la diffamation ou d'injures, tellement le champ d'application du fameux article 20 est très large.
Appréciez-le vous même car des peines d'emprisonnement et de fortes amendes sont prévues contre ceux qui injurient et diffament "les corps constitués, les cours, les tribunaux, les forces armées nationales ou d’un Etat, les administrations publiques, les membres du Gouvernement ou de l’Assemblée parlementaire, les fonctionnaires publics, les dépositaires ou agents de l’autorité publique, les citoyens chargés d’un service ou d’un mandat public, temporaire ou permanent, les assesseurs ou les témoins en raison de leurs dépositions, par les moyens de discours, cris ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l’écrit, de la parole ou de l’image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans les lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par le biais d’un support informatique ou électronique".
Ce sont de graves mesures liberticides !! Et celles-ci concernent non seulement la presse mais également les réseaux sociaux.
Il s'agit d'une réaction d'un régime aux abois, qui n'a jamais pu instaurer la confiance nécessaire à la mise en place d'une vraie politique nationale, d'un régime acculé incapable d'asseoir son autorité sans recourir à la force ou à l'intimidation.
Faut-il rappeler aux tenants du pouvoir que les critiques adressées au régime en place fait partie des fondamentaux de la démocratie. Un régime qui n'accepte pas les critiques est plutôt proche de la famille des dictatures qu'autre chose.
N'en déplaise aux gouvernants mais critiquer, s'opposer à la politique menée par ce régime putschiste légitimé, responsable de l'indicible misère actuelle du peuple malagasy, est un DEVOIR pour tout citoyen épris de justice, de liberté et de démocratie.
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