jeudi 29 octobre 2020

Lettre ouverte à la CI et aux bailleurs de fonds - MADAGSCAR - Le pays se dirige progressivement mais sûrement vers le totalitarisme

 


MADAGASCAR

Lettre ouverte à la Communauté Internationale et aux bailleurs de fonds internationaux

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Le pays se dirige progressivement mais sûrement vers le totalitarisme.

 

 

Depuis les élections “démocratiques” de décembre 2018, soit près de deux ans après l’accession au pouvoir des ex-putschistes conduits par Rajoelina, force est de constater que la situation n’a guère changé, elle s’est même empirée à bien des égards, avec des signes inquiétants d’un régime totalitaire.

 

Alors que le pays reste enfoncé dans une spirale de paupérisation croissante et se place au 5ème rang des plus pauvres, que l’on sort juste d’une crise sanitaire sans précédent dont les effets sont dévastateurs pour le peuple, les députés, majoritairement issus du parti présidentiel, rappelons-le, demandent à bénéficier d’une pension de retraite avec véhicules 4X4 à la fin de leur mandat ! C’est indécent, irresponsable et indigne de la part de ces élus eu égard à la gravité du contexte. (Source: L’Express de Madagascar du 23/10/2020). 

 

Par ailleurs, les nombreuses nominations de personnalités aux ordres de Rajoelina aux postes-clé institutionnels traduisent une volonté de verrouiller l’appareil d’Etat. Pour preuve :

·        Des gouverneurs sont nommés à la tête des Régions alors même que la fonction n’est pas prévue par la Constitution. Malgré le caractère anticonstitutionnel de la démarche, la HCC (Haute Cour Constitutionnelle) n’a pas hésité à l’approuver, pour montrer à quel point la  haute institution est soumise auxordres présidentiels.

(https://www.madagascar-tribune.com/L-Executif-defend-la-nomination-des-gouverneurs.html)

https://lexpress.mg/29/11/2019/controle-de-constitutionnalite-la-hcc-adoube-la-nomination-des-gouverneurs/


·      Un proche de Rajoelina est également nommé à la tête du BIANCO, l’organisme chargé de la lutte contre la corruption, ce qui met à mal le principe d’indépendance qui doit régir ce dernier. 

 

Quant au respect des libertés fondamentales, aucune amélioration n’est constatée. Des intimidations ou des arrestations arbitraires sont menées régulièrement contre des journalistes, des opérateurs économiques et des personnalités pressenties comme opposants. Parmi les plus médiatisés, on peut citer les cas suivants :

·  Rolly Mercia, journaliste et ancien ministre de la Communication du régime précédent, après avoir été un allié de première heure de Rajoelina, condamné à 44 mois de prison pour “atteinte à la sûreté intérieure”;

·      Johary Ravoajanahary, journaliste, mis en détention préventive pour “détournement de fonds publics” du temps où il était à la tête de l’Office de la Radio et de la Télévision Malagasy;

·    Berija Ravelomanantsoa, un leader étudiant, condamné à 44 mois de prison pour “atteinte à la sûreté intérieure”;

·    D’autres journalistes sont également passées par la case prison, notamment Mmes Alphine Herisoa et Sabrina, toutes deux libérées après avoir bénéficié de la “clémence du chef de l’Etat !!”

(http://www.midi-madagasikara.mg/a-la-une/2020/10/26/paysage-mediatique-4-journalistes-en-prison-pendant-le-confinement/ )

 

Force est également de rappeler le cas de l’entreprise TIKO, appartenant à l’ancien président Marc Ravalomanana qui, depuis 2014, a été la cible des tenants successifs du pouvoir, allant jusqu’à une intervention armée des forces de l’ordre pour bloquer plusieurs de ses sites (Andranomanelatra, Toamasina, Toliara). Tout récemment, l’administration a ordonné la fermeture voire la démolition de plusieurs établissements au mépris des milliers de salariés qui se retrouvent sans emplois. La raison invoquée est un litige fiscal alors que les dommages consécutifs aux pillages de biens privés dont l’entreprise a été victime lors des événements de 2009, n’ont même pas été indemnisés. Si ce n’est pas de l’intimidation ou du harcèlement pour des fins politiques, cela y ressemble fort.

 

En outre, on note des manquements graves sur le plan de la gestion publique des situations d’urgence que traverse le pays :

D’abord, les effets de la pandémie sont dévastateurs pour la population notamment chez les paysans qui n’ont reçu aucune aide, aggravant davantage leur situation déjà très précaire. Une partie des aides internationales destinées à la pandémie est en effet dévoyée de son objectif en raison de la corruption endémique, du favoritisme dans la distribution des aides ou détournement de fonds à des fins personnelles.

https://www.voaafrique.com/a/covid-19-le-fmi-accorde-une-aide-suppl%C3%A9mentaire-%C3%A0-madagascar/5525397.html

 

Le détournement de fonds publics et notamment des aides internationales est fortement dénoncé par la Banque Mondiale.

https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/economie-africaine/la-banque-mondiale-denonce-le-detournement-de-l-aide-dans-les-pays-en-developpement_3834177.html

 

Enfin, l’autre problème est lié à la gestion de la famine qui sévit gravement dans tout le sud de l’île. Où sont passés les millions de USD accordés par l’ONU dès le mois de juillet 2019, pour justement faire face à la famine imminente avec les quelques 600 000 victimes potentielles ? (Source) 

 

Au vu de tous ces éléments, il est clair que Rajoelina et son équipe sont en train d'instituer un régime aux relents de totalitarisme pour asseoir sa politique de plus en plus contestée. 

Aussi, nous demandons à la communauté internationale :

·     la mise en place d’un audit approfondi concernant l’utilisation réelle de la totalité des fonds accordés par les bailleurs internationaux notamment pour lutter contre la pandémie, afin de déterminer le niveau de responsabilité dans les manquements constatés;

·     De prendre des mesures strictes pour lutter et faire pression contre les détournements de fonds et le pillage de biens publics ;

·      d’œuvrer pour assurer la sécurité des biens et des personnes étant donné que vous en êtes le garant;

·     de prendre des sanctions à l’encontre de ce gouvernement pour les exactions commises.

 

 

GTT International Genève

Collectif des patriotes malagasy

15, rue des Savoises

Genève – Suisse


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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".