Extrait du discours de Louis
MICHEL
7ème
réunion régionale de l’Assemblée
parlementaire
paritaire ACP-UE
Lusaka
– Zambia
22–24
février 2012
[...]
II.
Gouvernance démocratique et élections
Comme
je l’ai déjà dit à plusieurs occasions dans les pays ACP comme
en Europe, la bonne gouvernance est la condition nécessaire pour
garantir le fonctionnement ainsi que le développement durable et
équitable de toute société.
La
bonne gouvernance est contenue dans l’idée de « juste Etat » -
au sens métrique et moral du terme- et dans le rôle de l’Etat
défini en tant qu’autorité impartiale.
L’Etat
est "Juste " et impartial quand il concilie la nécessaire
organisation sociale avec les libertés individuelles ;
C’est
un Etat doté d’institutions capables de définir des règles
égales pour tous, capable d’organiser une redistribution équitable
et suffisante de la richesse créée, capable de garantir l’accès
impartial des citoyens à tous les droits fondamentaux ;
C’est
un Etat qui assure l’accès à l’éducation, à la santé, à la
justice, à la culture, à une administration impartiale ainsi qu’à
la satisfaction de besoins primaires vitaux ;
C’est
un Etat qui peut créer les conditions nécessaires et suffisantes
pour forger la cohésion sociale, éviter les risques de dualisation
qui nourrissent un sentiment insupportable d’injustice.
Dans
les pays en développement, il faut plus de liberté économique et
d’espace pour donner aux individus les moyens de créer de la
prospérité, individuellement et collectivement. Mais, en même
temps, il faut plus d’Etat pour redistribuer, assurer les services
aux citoyens, renforcer l’égalité des chances, en définitive,
assurer une gouvernance vertueuse et impartiale.
La
démocratie a fait des avancées significatives en Afrique ces
dernières années, particulièrement en Zambie, mais aussi au Niger,
au Togo, en Côte d’Ivoire, Libéria, Rwanda …
La
démocratie a des exigences complexes qui vont bien au-delà du droit
de vote et du respect des élections.
La
démocratie requiert la protection des droits et de la liberté, le
respect de la légalité ainsi que lagarantie de libre discussion et
l’encouragement au débat. C’est avant tout la liberté
d’opinion.
Il
ne faut pas confondre légalité et légitimité. La légitimité
d'un gouvernement ou d’une majorité parlementaire ne se gagne que
lorsque les vainqueurs garantissent un espace à l'opposition, quand
il garantit un espace et la liberté aux médias, quand il encourage
l'émergence de la société civile, quand il préserve
l'indépendance de la justice, de la police, quand il rend possible
l’alternance.
Une
démocratie sans possibilité d’alternance, une démocratie basée
seulement sur la tenue des élections et sur une majorité
arithmétique est insuffisante et peut conduire à de grandes dérives
– J’ai appelé cela la « Tyrannie majoritaire » car elle semble
légitime alors qu’elle est immorale.
Je
salue les efforts faits par la MOE de la SADC en faveur de la paix et
de la démocratie dans les pays dont elle évolue le fonctionnement
de l’Etat.
Même
si je salue les résultats acquis par la SADC à Madagascar. Je lui
demande de veiller à ce que la Transition respecte leurs engagements
et procède à l'application stricto-sensu de toutes les dispositions
de la feuille de route. Celui qui a pris le pouvoir suite a un coup
d’Etat ne respecte à ce jour, ni la lettre, ni l’esprit des
engagements pris. Je l'appelle à soutenir la tenue d'un Sommet des
quatre grands responsables politiques du pays, Messieurs Rajoelina,
Ratsiraka et Zafy (anciens présidents de la République) et
Ravalomanana. C’est un exemple de diplomatie pacifique.
Cette
année, la région connaîtra de nouvelles échéances électorales
en Angola et au Lesotho.
Ces
élections seront possible non seulement grâce aux autorités du
pays, mais surtout à la réponse volontariste de la population, qui
s’engage dans le processus démocratique.
[…]
Intégralité
du discours :
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