mercredi 29 février 2012

ACP-UE: Louis MICHEL presse la SADC pour la tenue d'un Sommet à 4


Extrait du discours de Louis MICHEL
7ème réunion régionale de l’Assemblée
parlementaire paritaire ACP-UE
Lusaka – Zambia
22–24 février 2012

[...]
II. Gouvernance démocratique et élections
Comme je l’ai déjà dit à plusieurs occasions dans les pays ACP comme en Europe, la bonne gouvernance est la condition nécessaire pour garantir le fonctionnement ainsi que le développement durable et équitable de toute société.
La bonne gouvernance est contenue dans l’idée de « juste Etat » - au sens métrique et moral du terme- et dans le rôle de l’Etat défini en tant qu’autorité impartiale.
L’Etat est "Juste " et impartial quand il concilie la nécessaire organisation sociale avec les libertés individuelles ;
C’est un Etat doté d’institutions capables de définir des règles égales pour tous, capable d’organiser une redistribution équitable et suffisante de la richesse créée, capable de garantir l’accès impartial des citoyens à tous les droits fondamentaux ;
C’est un Etat qui assure l’accès à l’éducation, à la santé, à la justice, à la culture, à une administration impartiale ainsi qu’à la satisfaction de besoins primaires vitaux ;
C’est un Etat qui peut créer les conditions nécessaires et suffisantes pour forger la cohésion sociale, éviter les risques de dualisation qui nourrissent un sentiment insupportable d’injustice.
Dans les pays en développement, il faut plus de liberté économique et d’espace pour donner aux individus les moyens de créer de la prospérité, individuellement et collectivement. Mais, en même temps, il faut plus d’Etat pour redistribuer, assurer les services aux citoyens, renforcer l’égalité des chances, en définitive, assurer une gouvernance vertueuse et impartiale.
La démocratie a fait des avancées significatives en Afrique ces dernières années, particulièrement en Zambie, mais aussi au Niger, au Togo, en Côte d’Ivoire, Libéria, Rwanda …
La démocratie a des exigences complexes qui vont bien au-delà du droit de vote et du respect des élections.
La démocratie requiert la protection des droits et de la liberté, le respect de la légalité ainsi que lagarantie de libre discussion et l’encouragement au débat. C’est avant tout la liberté d’opinion.
Il ne faut pas confondre légalité et légitimité. La légitimité d'un gouvernement ou d’une majorité parlementaire ne se gagne que lorsque les vainqueurs garantissent un espace à l'opposition, quand il garantit un espace et la liberté aux médias, quand il encourage l'émergence de la société civile, quand il préserve l'indépendance de la justice, de la police, quand il rend possible l’alternance.
Une démocratie sans possibilité d’alternance, une démocratie basée seulement sur la tenue des élections et sur une majorité arithmétique est insuffisante et peut conduire à de grandes dérives – J’ai appelé cela la « Tyrannie majoritaire » car elle semble légitime alors qu’elle est immorale.
Je salue les efforts faits par la MOE de la SADC en faveur de la paix et de la démocratie dans les pays dont elle évolue le fonctionnement de l’Etat.

Même si je salue les résultats acquis par la SADC à Madagascar. Je lui demande de veiller à ce que la Transition respecte leurs engagements et procède à l'application stricto-sensu de toutes les dispositions de la feuille de route. Celui qui a pris le pouvoir suite a un coup d’Etat ne respecte à ce jour, ni la lettre, ni l’esprit des engagements pris. Je l'appelle à soutenir la tenue d'un Sommet des quatre grands responsables politiques du pays, Messieurs Rajoelina, Ratsiraka et Zafy (anciens présidents de la République) et Ravalomanana. C’est un exemple de diplomatie pacifique.

Cette année, la région connaîtra de nouvelles échéances électorales en Angola et au Lesotho.
Ces élections seront possible non seulement grâce aux autorités du pays, mais surtout à la réponse volontariste de la population, qui s’engage dans le processus démocratique.
[…]

 
Intégralité du discours :

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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".