mardi 27 août 2013

Lettre ouverte commune GTT Inter Genève - GTT Réunion pour la Communauté Internationale: « Nous n’accepterons jamais les ingérences étrangères qui mettent gravement en péril notre Souveraineté »

Crise malagasy : « Nous n’accepterons jamais les ingérences étrangères qui mettent gravement en péril notre Souveraineté »


En son âme et conscience, la nouvelle Cour Electorale Spéciale (CES) vient d’exécuter les directives tant souhaitées par la GIC-M d’éliminer la candidate Lalao RAVALOMANANA de la course à la présidentielle. Et la Communauté Internationale, la France en tête,  se réjouit de la décision en la qualifiant de « progrès important » voire un « aboutissement » du processus de sortie de crise. Pour nous, c’est au contraire une décision politique injuste, insultante et méprisante qui a été imposée au peuple Malagasy et contre laquelle nous voulons exprimer notre vive indignation.

La nouvelle CES a motivé sa décision par le fait que Mme Ravalomanana, plébiscitée par le peuple légaliste pour diriger le pays,  n’a pas rempli la condition de résidence de plus de 6 mois à Madagascar, alors que le séjour temporaire qu'elle venait d'effectuer en Afrique du Sud est consécutif aux événements politiques de 2009.  De plus, lors de ses tentatives de retour, elle a été empêchée et refoulée comme une vulgaire clandestine par le pouvoir putschiste.

Par cette décision, les Malagasy ont compris que la Communauté Internationale n’est qu’un groupe d’intérêts au service des grandes puissances qui ne se soucie guère de l’intérêt général de la population, qui n’hésite point à bafouer les règles démocratiques élémentaires en privant des millions de personnes [1] le pouvoir d’élire le ou la candidate de leur choix; et le GIC-M en est le préposé. Rien ne saurait justifier ce déni de démocratie et il est d’autant plus ahurissant que la France, qui s’affiche comme le chantre de la démocratie et des droits de l’homme, soit complice de cette manœuvre.

Doit-on vous rappeler que les mesures imposées actuellement pour la sortie de crise foulent aux pieds la souveraineté nationale malagasy ? De quel droit et en vertu de quel principe le GIC-M pouvait-il faire changer les lois nationales et annuler une décision officielle, celle rendue par la CES validant la candidature de Mme Ravalomanana ? C’est de l’ingérence grave contraire aux principes fondamentaux du droit international. Madagascar n’est ni un pays sous tutelle ni une colonie, c’est un pays indépendant et souverain qui appartient aux 22 millions de Malagasy.

Nous voulons clamer haut et fort que :
Nous, peuple Malagasy, revendiquons auprès de  la Communauté Internationale notre droit d’élire et de choisir librement notre dirigeant. Nous n’accepterons jamais les ingérences étrangères qui mettent gravement en péril notre souveraineté.

Il se développe actuellement un sentiment d’exaspération, voire de haine qui pourrait glisser gravement vers la guerre civile. Les précédentes ne manquent pas en Afrique.

Aussi, nous refusons catégoriquement toute élection forcée et précipitée dans les conditions actuelles où les mesures d’apaisement passeront après les élections. Ces dernières ne seraient  jamais libres, transparentes et acceptées par tous, ce serait de la pure mascarade destinée tout simplement à légitimer un putschiste ou son allié par la voie des urnes et ce, avec la complicité de la Communauté Internationale. Manifestement, les Accords de Cotonou n’ont aucune valeur à vos yeux.

En outre, nous voulons mettre particulièrement en garde la France et ses complices (nationaux et internationaux) contre tout agissement allant à l’encontre de la volonté du peuple Malagasy. La France doit cesser sans délai de considérer Madagascar comme sa colonie.

Enfin, devant l’échec patent de la médiation internationale, nous exigeons de la Communauté Internationale le strict respect du choix des Malagasy de vouloir régler leurs problèmes entre eux sous l’égide de la FFKM qui est l’autorité morale capable de mener à bien la réconciliation nationale pour sortir durablement de cette longue, très longue crise aux conséquences socio-économiques particulièrement désastreuses.

Fait le 27 août 2013


GTT International-Genève
GTT La Réunion



[1] Les légalistes, d’après des sondages effectués par les pays occidentaux (la France notamment) sont crédités de plus de 60% des voix.


APRES CES  2


Destinataires:

Autorités françaises :
Adresse : Palais de l'Élysée
55, rue du Faubourg-Saint-Honoré
75008 Paris (En franchise postale)
Adresse :  Hôtel Matignon
57, rue de Varenne
75700 Paris SP 07
Adresse : 37, quai d'Orsay - 75700 Paris SP 07



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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".