Lettre ouverte à la
SADC et à la Communauté Internationale
Demande de disqualification des candidats qui ont
outrepassé la loi électorale
Nous voulons rappeler à l’ensemble de la
Communauté Internationale que vous avez entraîné Madagascar dans une situation
inextricable qui n’apportera aucune solution durable à la présente crise. Pour
preuves:
- vous avez favorisé l’exécution sélective
de la feuille de route où seules les dispositions à l’avantage du régime
putschiste notamment avoir accordé le plein pouvoir à Andry Rajoelina,
- Andry Rajoelina se permet de changer les
lois, juste avant le deuxième tour pour s’assurer une place de premier ministre
au mépris de toute considération légale.
- vous avez obligé les Malagasy à accepter
la tenue des élections en pleine saison de pluie; élections qui ne sont ni libres
ni transparentes et encore moins démocratiques en raison de leur caractère
exclusif qui a scandaleusement empêché les candidats de l’opposition d’y
participer,
- les institutions (CES, CENIT, HCC)
chargées d’organiser et de contrôler ces élections ne présentent point les
conditions de neutralité et d’indépendance requises, elles sont toutes
favorable au régime putschiste,
- lors du premier tour, la société civile
a fortement dénoncé l’existence de fraudes électorales massives dans les
régions éloignées et qui sont facilitées par ces mêmes institutions, notamment
la CENIT,
Tout dernièrement, Andry Rajoelina n’a
pas hésité à violer l’obligation légale de neutralité (avec un simple
décret n° 2013-593 du 06 août 2013) qui s’impose à lui en participant activement et publiquement aux
campagnes électorales. C’est seulement en fin de campagne électorale (à deux
jours du scrutin, le 18 décembre) que la CES a annulé le décret en question.
Au vu de ces éléments,
- Et compte- tenu de la rétroactivité de l’annulation du décret susmentionné, nous demandons la disqualification du candidat à la présidentielle Hery Rajaonarimampianina et de tous ceux qui appartiennent ou se présentent aux législatives sous l’étiquette du groupe MAPAR qui, par conséquent, se trouvent également dans l’illégalité.
- En tant que garant du processus de sortie de crise comme le précise la feuille de route, la SADC mais aussi la Communauté Internationale (GIC-M) doivent réagir avec la plus grande fermeté contre les manœuvres et mauvaise foi récurrentes des putschistes, en application de l’article 43 de la feuille de route. En cas de crise post électorale, la Communauté Internationale aura sa part de responsabilité.
Enfin, nous voulons porter à votre
connaissance que, pour le Peuple malagasy, nous portons plainte contre les
multiples atteintes à notre souveraineté nationale qui ont pour conséquences
une situation chaotique sans précédent et un avenir fortement compromis.
GTT International – Genève
Collectif des Patriotes Malagasy
15 rue des savoises - 1205 Genève (CH)
Annexe
Extrait de la feuille de route pour Madagascar
Article 15. Le Président, le Gouvernement, les Chefs
d’institutions et l’ensemble de l’administration de la transition doivent
rester neutres dans la période de transition, en particulier dans le processus
électoral;
Article 39. Sous l’égide de l’Équipe de Médiation de
la SADC, appuyée par les Nations Unies, la communauté internationale sera
chargée du suivi et du contrôle internationaux de la mise en œuvre de cette
feuille de route, en collaboration avec les acteurs nationaux et internationaux
pertinents;
Article 43. En cas de graves violations de cette
Feuille de Route les partenaires examineront la possibilité de prendre des
sanctions contre les auteurs de ces violations, qu’ils soient ou non
signataires de la présente Feuille de Route;
Extrait du Code
Electoral
Art. 134 - Sur demande de tout intéressé ou sur
constatation de la Commission Electorale Nationale Indépendante ou de ses
démembrements au niveau territorial, toute autorité politique, tout
fonctionnaire d'autorité, civile ou militaire, candidats à une élection, ayant
usé des prérogatives de puissance publique dont ils disposent pour influencer
le choix des électeurs peuvent être disqualifiés.
La disqualification du candidat incriminé
ou de la liste de candidats à laquelle il appartient, suivant les modalités de
scrutin de la catégorie d'élections concernées, peuvent être prononcée par la
juridiction compétente dans un délai de quinze jours après le jour du scrutin
si elle estime que les charges contre le candidat incriminé sont avérées
fondées.
Le jugement du Tribunal administratif
rendu en matière de disqualification est susceptible de pourvoi en cassation
devant le Conseil d'Etat dans un délai de trois jours à compter de la
notification. La Cour statue dans un délai maximum de sept jours à compter de
la saisine.
Tout candidat ou liste de candidats qui
tombe sous le coup de l'article 157 ci-dessous, encourt en outre la
disqualification.
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