
Nous, GTT International-Genève, ne pouvons rester insensibles face
à l’évolution de la situation actuelle, marquée notamment par une campagne
active menée par le pouvoir en place et ses complices pour empêcher à tout prix
le retour du Président Marc Ravalomanana.
Plus de six mois après l’accession au pouvoir de l’équipe de Hery
Rajaonarimampianina, rien n’est fait. Pire, il montre ouvertement sa volonté de
renier son engagement à travers les mensonges et les multiples déclarations
exprimées ces derniers temps par les membres de son équipe. Tous martèlent des
propos provocateurs et hostiles au retour du Président Ravalomanana, à commencer
par M. Rajaonarimampianina qui, par une pirouette, esquive le problème en clamant
que « les 22 millions de Malagasy
sont plus importants ». Alors que le PM Kolo Roger déclare de façon
cynique que « le retour de
Ravalomanana n’est pas une priorité ».
Pendant que Jean de Dieu Maharante, le ministre de la fonction
publique parle laconiquement de « retour non opportun », la ministre
des AE, Arisoa Razafitrimo, s’est dédouanée en désignant le gouvernement sud
africain comme le facteur de blocage. Mais, en affirmant que « personne n’est au-dessus de la
loi », elle doit aussi reconnaître que «nul ne doit être privé de son droit de retourner librement dans son
pays ».
La ministre de la justice, Noëline Ramanantenasoa, n’est pas en
reste en indiquant que les chefs d’inculpation contre M. Ravalomanana sont
maintenus, autrement dit il irait en prison dès son retour à Madagascar. Force
est de rappeler que ces deux ministres vouent une haine viscérale contre
le Président, haine qui remonte aux événements de 2002 où elles
faisaient partie des barons du régime Ratsirakiste d’alors, contraints de
quitter le pouvoir suite au verdict des urnes. Ce qui explique leur attitude
revancharde faisant du cas Ravalomanana une affaire personnelle. En les nommant
à ces poste-clé, M. Rajaonarimampianina a prouvé qu’il n’avait jamais souhaité
le retour du Président Ravalomanana.
Or, le retour sans conditions de tous les exilés politiques, y
compris le Président Marc Ravalomanana, constitue l’une des dispositions majeures,
sinon la principale, contenues dans la Feuille de Route (article 20), pour laquelle Hery
Rajaonarimampianina ainsi que la Communauté Internationale se sont engagés à appliquer.
M. Eric Wong, Chargé d’affaires US, a réclamé clairement dans son discours lors de la célébration de l’Independance
Day, l’exécution concrète de cet article. Ce retour, insiste-t-il,
revêt un caractère déterminant pour le processus de réconciliation nationale.
En clair, la réconciliation nationale tant vantée par M. Rajaonarimampianina,
exige la présence de M. Ravalomanana au pays ; affirmer le contraire relèverait
de la pure démagogie voire tromperie vis à vis du peuple malagasy.
Aussi, il est évident que l’on est en présence d’une volonté
délibérée et concertée des tenants du pouvoir et leurs complices nationaux et
internationaux, d’écarter définitivement le Président Ravalomanana des affaires
nationales. Tous les moyens sont utilisés pour arriver à cette fin :
contre vérité, intimidation, manipulation, diffamation allant jusqu’à accuser publiquement
le Président Ravalomanana d’être à l’origine de la diffusion d’un faux mail du
Ministère des Affaires Etrangères annonçant son retour, suite au piratage du
système informatique du MAE. C’est à la fois grotesque et insupportable. Il est
donc impératif à nos yeux de rétablir solennellement la vérité pour mettre fin
à cette manœuvre scandaleuse en rappelant certaines évidences:
·
Le
Président Ravalomanana est la victime et non le bourreau. Doit-on rappeler que
c’est bien lui, le Président réélu démocratiquement en 2007, qui a été renversé
par un putsch 2 ans après (avril 2009) ?
·
Ce
sont plutôt ces putschistes, actuellement au pouvoir et co-équipiers de
Rajoelina, qui ont commis des crimes contre la Nation et la démocratie. Ils ont
été reconnus coupables aux yeux de la Communauté Internationale, la liste dressée
par l’UA des 109 personnes impliquées dans le putsch fait foi. Ont-ils seulement
été traduits devant un quelconque tribunal ?
·
Il
a été imposé au Président Ravalomanana de ne pas se porter candidat à
l’élection présidentielle, alors que nombre de candidats putschistes, faisant
partie des 109 personnes sanctionnées, ont été autorisées à se présenter quitte
à fouler aux pieds l’art. 96 de l’Accord de Cotonou. C’est un déni de
démocratie scandaleusement cautionné par la communauté internationale.
·
Quant
aux plaintes déposées par l’association AV7 auprès des autorités sud africaines
contre le Président Ravalomanana concernant les tueries du 7 février 2009, il
nous semble que seule une enquête exclusivement à charge a été menée. Ont-elles
visionné et exploité les photos et bandes vidéo qui expliquent de façon
détaillée que les tirs ne pouvaient pas provenir du Palais présidentiel ? Ont-elles
tenu compte des témoignages et aveux de certains témoins et acteurs principaux de
ces évènements, tels le colonel Charles Randrianasoavina (en exil à La Réunion ) ou le général
Heriniaina Raoelina (toujours en détention) ? Dans sa déposition, Charles
Andrianasoavina raconte avec moult détails la préparation machiavélique, au
domicile de Rajoelina, de cette « journée
noire », où le mot d’ordre consistait à « faire couler du sang » ! Conscients et respectueux de la souveraineté
de la justice sud africaine, il ne s’agit point pour nous de critiquer la
décision dans sa forme mais plutôt l’esprit et l’intention qui ont animé
opportunément les plaignants à engager leur action. Encore une fois, la vérité
est tronquée. Qui du Président Ravalomanana et de Andry Rajoelina est le
criminel ?
·
S’agissant
des nombreuses condamnations par contumace infligées à l’encontre du Président
Ravalomanana, c’est d’une absurdité déconcertante. Quelle valeur peut-on
accorder à ces condamnations prononcées par une justice illégale issue d’un
pouvoir lui-même illégal ? Aussi, nous nous indignons devant cette attitude
nauséabonde qui consiste à utiliser cette décision illégale pour dissuader le
Président Ravalomanana de retourner au pays.
Tout ceci prouve que M. Rajaonarimampianina n’a point l’intention
d’apporter du changement et encore moins de l’apaisement. Il se situe dans la continuité
du régime totalitaire précédent. Croire qu’il souhaite la rupture avec le chef
putschiste Rajoelina et la réconciliation nationale relève d’une naïveté flagrante.
Aussi, nous réclamons urgemment l’exécution
des dispositions de la feuille de route, à savoir :
·
le
retour inconditionnel et dans les plus brefs délais de tous les exilés
politiques, notamment le Président Ravalomanana,
·
la
libération de tous les prisonniers politiques,
·
la réouverture des stations de radio et de télévision
qui ont été fermées,
·
la liberté d’expression de la presse qui est à la base
de toute démocratie.
En outre, nous ne cessons d’exprimer notre très vive inquiétude face à la situation
chaotique permanente qui règne dans le pays en raison de l’incompétence et de l’improvisation
des dirigeants. Cela concerne notamment :
·
l’impunité pour les auteurs des pillages et trafics
des ressources nationales dont les noms sont généralement connus par les
services compétents et les organismes internationaux (Banque Mondiale, WWF,…),
·
l’insécurité généralisée, les attaques armées et le
pillage de biens privés à l’instar de ce qui se passe singulièrement dans tout le
sud du pays où la terreur organisée règne, obligeant les villageois à
abandonner leurs terres pour les laisser aux prédateurs nationaux ou
internationaux,
·
la situation d’extrême pauvreté de plus de 90% de la
population malagasy qui perdure.
Face à ces réalités, nous appelons tous
les Malagasy épris de justice, de dignité et de liberté à faire preuve de
sursaut patriotique, à prendre en main la destinée de
notre Patrie qui est restée dans un état de sous-développement avancé
et à exiger le retour immédiat du Président Ravalomanana.
Genève, le 23 juillet 2014
GTT INTERNATIONAL – GENEVE
Collectif des Patriotes Malagasy
15, rue des Savoises
GENEVE – SUISSE
15, rue des Savoises
GENEVE – SUISSE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire