jeudi 13 septembre 2018

Lettre ouverte et demande de démenti à l’OCCRP suite à l’article intitulé “Fate of Madagascar’s Endangered Rosewoods” en date du 17 août 2018 paru sur votre site web


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Lettre ouverte et demande de démenti à l’OCCRP suite à l’article intitulé  “Fate of Madagascar’s Endangered Rosewoods” en date du 17 août 2018  paru sur votre site web


Mesdames, Messieurs les journalistes d’investigation,


Votre article fustige, à juste titre, les trafics de bois de rose à Madagascar. Il souffre toutefois de nombreuses incohérences et d’inexactitudes. Aussi, à l’époque des “fake news” qui cherchent à déformer la réalité à des fins politiques, il est de notre devoir, en tant qu’acteurs de la société civile, de les dénoncer.

D’abord, concernant le trafic même. Tout au long de son mandat, le président Ravalomanana a toujours manifesté sa volonté de lutter contre le trafic de bois précieux, plus spécifiquement celui des bois de rose. Leur exportation était interdite. C’est pendant le putsch de 2009, démarrant par les manifestations violentes du 26 janvier, qu’un décret ministériel (daté du 28 janvier) a autorisé pour une période de 4 mois l'exportation des bois abattus à des opérateurs nommément désignés. On ne peut donc, en aucune manière, incomber au président Ravalomanana la responsabilité de ce trafic illicite, ni pendant le putsch ni après.

D’ailleurs, le ministre Harison Randrianarimanana, un des signataires des fameuses autorisations citées dans votre article est membre du gouvernement des deux régimes issus du putsch et dirigés par Andry Rajoelina et par Hery Rajaonarimampiana.

Lutte contre la corruption

Contrairement à ce que vous laissez entendre, le président Ravalomanana est reconnu pour avoir enrayé la corruption pendant son mandat, de 2003 à 2009, notamment par la création du Bureau Indépendant de lutte contre la corruption (BIANCO). Selon Transparency International, l’index de perception de la corruption (de 0 pour les plus corrompus à 10 pour les pays les plus éthiques) est passé de 2.6 en 2003 à 3.4 en 2008 L’indice n’a jamais été aussi haut pour ce pays.

Vos incitations à la haine

Vous mettez en avant une ethnie particulière dans un pays qui a souffert de multiples tentatives d’incitations à la division ethnique. Notamment pendant l’époque de la colonisation. Selon l’étude Afrobaromètre (www.afrobarometre.org/node/2996), les Malagasy, privilégient l’identité nationale à l’identité ethnique.  Madagascar est le pays du continent africain où la dimension ethnique dans la vie politique et économique est la moins marquée. Votre présentation de la vie politique à Madagascar est beaucoup trop clichée et loin de la complexité de la réalité.

Les demi-vérités et les manipulations ethniques ne sont pas dignes de grands journalistes d’investigation de votre organisation, surtout en période électorale.

Aussi, nous vous demandons d’apporter un démenti à tout ce qui précède et vous invitons à compléter votre article par des faits réels et vérifiables et à publier des excuses envers la population malagasy.

Le 13 septembre 2018


 


GTT INTERNATIONAL Genève – Collectif de la Diaspora Malgache  
15, rue des Savoises
Genève – SUISSE

KMMR Réunion 2018
(Comité de soutien à Marc Ravalomanana)   
St Denis La Réunion - France



Annexe Extrait article OCCRP  (Traduction libre)

 “Depuis son indépendance par rapport à la France en 1960, cette nation de 25 millions d'habitants a été largement gouvernée par le Merina, son groupe ethnique le plus nombreux. Le président Marc Ravalomanana, un Merina, contrôlait une grande partie des années 2000. Alors que son règne a vu une certaine croissance économique, la colère du public face à la corruption endémique et à l’inégalité des revenus a mijoté.
Cette colère a dégénéré en violentes manifestations dans des régions comme Sava, qui ont de vastes côtes et des parcs nationaux denses mais peu développés. Ce sont les patries des «barons du bois», des hommes d'affaires éminents qui exportent illégalement du bois de rose depuis des années.

Le commerce a commencé à monter en flèche vers 2007, quand une série de tempêtes et de cyclones ont dévasté les forêts de Madagascar. Certains commerçants ont saisi l'occasion de prétendre que leurs stocks provenaient d'arbres abattus par des causes naturelles plutôt que par l'exploitation illégale. Et bientôt, le président Ravalomanana a succombé à leurs demandes, faisant une exception aux restrictions pour 13 des commerçants les mieux connectés en leur accordant des licences pour exporter du bois abattu par des «actes de Dieu».




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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".