Lettre ouverte et demande de démenti à l’OCCRP suite à l’article intitulé
“Fate of Madagascar’s Endangered Rosewoods” en date du 17 août 2018 paru sur votre site web
Mesdames, Messieurs les journalistes
d’investigation,
Votre article fustige, à juste titre, les trafics de bois de rose à
Madagascar. Il souffre toutefois de nombreuses incohérences et d’inexactitudes.
Aussi, à l’époque des “fake news” qui cherchent à déformer la réalité à des
fins politiques, il est de notre devoir, en tant qu’acteurs de la société
civile, de les dénoncer.
D’abord, concernant le trafic même. Tout au long de son mandat, le
président Ravalomanana a toujours manifesté sa volonté de lutter contre le
trafic de bois précieux, plus spécifiquement celui des bois de rose. Leur
exportation était interdite. C’est pendant le putsch de 2009, démarrant par les
manifestations violentes du 26 janvier, qu’un décret ministériel (daté du 28
janvier) a autorisé pour une période de 4 mois l'exportation des
bois abattus à des opérateurs nommément désignés. On ne peut
donc, en aucune manière, incomber au président Ravalomanana la responsabilité
de ce trafic illicite, ni pendant le putsch ni après.
D’ailleurs, le ministre Harison Randrianarimanana, un des signataires des
fameuses autorisations citées dans votre article est membre du gouvernement des
deux régimes issus du putsch et dirigés par Andry Rajoelina et par Hery
Rajaonarimampiana.
Lutte contre la corruption
Contrairement à ce que vous laissez entendre, le président Ravalomanana est
reconnu pour avoir enrayé la corruption pendant son mandat, de 2003 à 2009,
notamment par la création du Bureau Indépendant de lutte contre la corruption
(BIANCO). Selon Transparency International, l’index de perception de la corruption
(de 0 pour les plus corrompus à 10 pour les pays les
plus éthiques) est passé de 2.6 en 2003 à 3.4 en 2008
L’indice n’a jamais été aussi haut pour ce pays.
Vos incitations à la haine
Vous mettez en avant une ethnie particulière dans un pays qui a souffert de
multiples tentatives d’incitations à la division ethnique. Notamment pendant
l’époque de la colonisation. Selon l’étude Afrobaromètre (www.afrobarometre.org/node/2996), les Malagasy,
privilégient l’identité nationale à l’identité ethnique. Madagascar est
le pays du continent africain où la dimension ethnique dans la vie politique et
économique est la moins marquée. Votre présentation de la vie politique à
Madagascar est beaucoup trop clichée et loin de la complexité de la réalité.
Les demi-vérités et les manipulations ethniques ne sont pas dignes de
grands journalistes d’investigation de votre organisation, surtout en période électorale.
Aussi, nous vous demandons d’apporter un démenti à tout ce qui précède et
vous invitons à compléter votre article par des faits réels et vérifiables et à
publier des excuses envers la population malagasy.
Le 13 septembre 2018
|
GTT INTERNATIONAL Genève – Collectif de la Diaspora
Malgache
15, rue des Savoises
Genève – SUISSE
KMMR Réunion 2018
(Comité de soutien à Marc Ravalomanana)
St Denis La Réunion - France
|
Annexe Extrait article OCCRP (Traduction
libre)
“Depuis
son indépendance par rapport à la France en 1960, cette nation de 25 millions
d'habitants a été largement gouvernée par le Merina, son groupe ethnique le
plus nombreux. Le président Marc Ravalomanana, un Merina, contrôlait une grande
partie des années 2000. Alors que son règne a vu une certaine croissance
économique, la colère du public face à la corruption endémique et à l’inégalité
des revenus a mijoté.
Cette colère a dégénéré en violentes manifestations dans des régions comme
Sava, qui ont de vastes côtes et des parcs nationaux denses mais peu
développés. Ce sont les patries des «barons du bois», des hommes d'affaires
éminents qui exportent illégalement du bois de rose depuis des années.
Le commerce a commencé à monter en flèche vers
2007, quand une série de tempêtes et de cyclones ont dévasté les forêts de
Madagascar. Certains commerçants ont saisi l'occasion de prétendre que leurs
stocks provenaient d'arbres abattus par des causes naturelles plutôt que par
l'exploitation illégale. Et bientôt, le président Ravalomanana a succombé à
leurs demandes, faisant une exception aux restrictions pour 13 des commerçants
les mieux connectés en leur accordant des licences pour exporter du bois abattu
par des «actes de Dieu».
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