MADAGASCAR: Elections
à haut risque
Interpellation du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, de la Communauté
Internationale (SADC,l’Union Européenne et USA)
A l’instar des précédentes, les
élections à venir présentent tous les signes d’une crise politique importante
dans un pays économiquement en
faillite et socialement au bord de l’explosion. Il est de notre devoir, en
tant que citoyen, de vous interpeller, vous les institutions internationales et
les partenaires de Madagascar bref, les parties prenantes au processus
électoral actuel, sur la gravité de la situation pour les 28 millions de
malgaches.
Etant donné les faits suivants :
- le président sortant, candidat à sa propre succession, a mis en place véritable machine électorale verrouillée qui ne laisse que peu de place à l’opposition. La société civile et plusieurs partis de l’opposition ont mis plusieurs fois en garde contre cette pratique ;
- la société civile n’a aucune visibilité sur la liste électorale, savamment verrouillée par le régime pour éviter toutes éventualités de “bombe” de contestations ;
- les membres clés de la Commission Electorale Nationale “Indépendante” (CENI) sont issues du régime actuel;
- la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) chargée d’appliquer les lois, cautionne des pratiques anticonstitutionnelles du régime ;
- les élus, maires et chefs de quartier (fokontany), chargés d’organiser des élections ont été remplacés par des responsables désignés par le régime ;
- l’appareil administratif de l’Etat, à l’instar des enseignants, sont contraints par le pouvoir de participer au meeting électoral de Rajoelina ;
- les violations graves des droits de l’homme notamment des arrestations arbitraires, la répression violente de toute manifestation pacifique en pleine période électorale, perpétrées par les forces de l’ordre.
Par ailleurs, l'on rappelle que plusieurs personnalités de premier rang dont le président sortant Andry Rajoelina et le président de la HCC, Florent Rakotoarisoa font partie des personnes sanctionnées par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, pour concours au maintien du statu quo anti constitutionnel, le 17 mars 2010 lors de sa 21ème session. Associé à cela, le coup d’état constitutionnel savamment perpétré par Rajoelina avant sa candidature et avalisé par la HCC, s’inscrit dans la continuité d’une situation anticonstitutionnelle blâmée par la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance (CADEG) dont Madagascar a ratifié en 2017.
Etant donné que l'Etat Malagasy en ne respectant pas sa constitution, viole les principes du droit international, source des conflits actuels;
Nous, société civile, épris des valeurs démocratiques
et soucieux de l’avenir de Madagascar, appelons la Communauté Internationale et
particulièrement l’Union Africaine par le Conseil de Paix et de Sécurité à:
- prendre des sanctions sévères pour les auteurs des changements anticonstitutionnels conformément aux mesures prévues par la CADEG (1);
- prendre ses responsabilités et ne pas cautionner la mascarade électorale en perspective, au risque d’être accusées de complicité avec les fossoyeurs de la démocratie à Madagascar;
- agir exclusivement dans l’intérêt des 28 millions de malagasy et non au profit d’un régime ou d’une quelconque puissance étrangère;
- aider Madagascar à revoir tout le dispositif du système électoral pour mettre fin aux crises récurrentes à chaque période électorale. C’est également et surtout le gage d’une vraie démocratie où tous les citoyens puissent exprimer librement leur choix pour leur pays.
Faut-il enfin rappeler que la
situation de crise cyclique dans laquelle est plongé le pays, réduit
considérablement les chances d’une amélioration des conditions de vie des 28
millions de malgaches. Madagascar ne pourra s’en sortir qu’avec le concours
sincère des partenaires internationaux.
GTT International - Genève
12 Novembre 2023
(1) CADEG art. 23 (al. 5), art. 24, art. 25 (al. 4)
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Liste des récidivistes impliqués :
Rajoelina Andry , chef d’Etat sortant
Rajoelina Mialy, épouse
Rakotoarisoa Florent, président de la HCC
Ravalomanana Richard, président du gouvernement illégal par intérim
Lylison René, Gouverneur de la Région de Sofia
André Haja Resampa, ministre des sports et de la jeunesse
Razafimahaleo Lantosoa, sénatrice
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