mardi 19 octobre 2010

Lettre ouverte à la Communauté Internationale: Face à la déliquescence de la Nation, les intellectuels malagasy ne peuvent garder le silence !

Ceux qui ont pris le pouvoir par un coup de force ont pris de facto la nation malagasy en otage et lui imposent leur bon vouloir.

De mémoire, un tel degré de pauvreté n’a jamais été vécu par les populations, et cela sans que ceux qui exercent l’autorité se préoccupent d’autre chose que de leur pouvoir personnel.

La généralisation des pratiques de retournement de veste, de l’utilisation du mensonge comme méthode de gouvernement et le déni de l’engagement solennel concrétisé par une signature, constituent des exemples exécrables donnés constamment à la jeunesse.

Où ira ce pays si toutes les personnes qui exercent une autorité quelconque à un niveau ou à un autre récusent leur signature et leurs engagements ?

Mentir en arguant que l’exercice consensuel du pouvoir transitionnel est aujourd’hui une réalité car toutes les mouvances sont enfin représentées ne résoudra rien, car tous savent que ces adhésions ont été obtenues de façon détournée par l’octroi de prébendes sous différentes formes. Les mouvances d’origine de ces transfuges clament haut et fort la trahison et l’usage de faux perpétrées ; comment alors espérer convaincre qu’il y a réellement consensus dans la mise en place des différentes structures de la transition ?

Les intellectuels refusent que l’on considère d’inspiration nationale un projet de Constitution concocté en réalité par un groupe très restreint. Les différents mouvements de grève qui se multiplient actuellement attestent le désaccord et la colère générale, même si les points de départ ont été des revendications syndicales ; la peur des armes et de l’emprisonnement comme arguments sécuritaires a profondément marqué les citoyens de ce pays.
Ainsi le « Collectif des enseignants chercheurs » :

- dénonce, avec force, les tromperies et mensonges par lesquelles le pouvoir putschiste FAT mènent la destitution de toutes les charges électives de ce pays, car c’est le déni du droit et du libre choix de vingt millions de Malagasy qui ne peuvent rien face aux armes létales.

- dénonce la fermeture des nombreux médias, ainsi que le maintien en prison de dizaines de prisonniers politiques.

- exhorte la Communauté Internationale à refuser de reconnaître les structures actuellement mises en place à force de tromperies et de mensonges, à ne pas reconnaître non plus la validité des prochaines élections déjà annoncées et menées au forcing au forcing.

- exhorte la Communauté Internationale à refuser, par tous les moyens, de cautionner un coup d’état en ce début du troisième millénaire, et à concrétiser et renforcer les sanctions contre ses auteurs.

- exhorte la Communauté Internationale à peser de leur poids pour contraindre le pouvoir putschiste à respecter et honorer les accords librement consentis et signés à Maputo et Addis Abeba, à libérer tous les prisonniers politiques et à rendre aux stations de radio suspendues leurs matériels et bien, afin qu’elles puissent à nouveau librement fonctionner.


Au nom du Collectif des enseignants chercheurs

Le Président

Jaona Andriamisa

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Le GTT INTERNATIONAL, collectif de la diaspora malagasy, dont le siège est à Genève (CH), poursuit un double objectif: la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de la Démocratie à Madagascar. Il prône et oeuvre pour la liberté d'expression, la prise de conscience citoyenne et la mise en place d'une vraie démocratie dont l'exigence première est la tenue d'un processus électoral inclusif, libre et transparent ".