Malagasy Mandresy, Madagasikara Afaka
Peuple Malagasy Gagnant. Madagasikara Libre
Winner Malagasy People. Free Madagasikara
MADAGASCAR –
Appel à la Communauté Internationale
« N’exigez pas du peuple Malagasy le
remboursement des fonds que vous octroyez au pouvoir corrompu »
Plus
de deux mois après les élections présidentielles et législatives forcées, rien,
absolument rien ne permet d’affirmer que le pays s’engage dans la bonne
direction contrairement aux récentes déclarations de l'Union Européenne. Au
contraire, la conjonction de plusieurs éléments nous conduit à affirmer que
l’on s’achemine vers une nouvelle crise politico-institutionnelle. C’est une
situation prévisible eu égard à la mauvaise foi de la Communauté Internationale,
maître d’œuvre de ces pseudo-élections contestables et maintes fois
rejetées par les Malagasy[1],
comme si elles étaient la solution miracle de sortie de crise. Le pays reste
plongé dans l'illégalité malgré les appels répétés du peuple malagasy.
Avec
les dispositions constitutionnelles en vigueur (Constitution de 2010),
bricolées par la HAT et non reconnues par la Communauté Internationale,
M. Rajaonarimampianina ne parvient pas à nommer le premier ministre et opte
pour la prolongation du gouvernement de transition de M. Beriziky. Ce qui
signifie que le pays se trouve toujours dans l’incertitude, les dirigeants
prennent tout simplement en otage les 22 millions de Malagasy qui sont déjà
dans un état de misère profonde.
En outre, les
soi-disant changements opérés au sein de certaines institutions,
relèvent de la gesticulation destinée à berner les Malagasy. Les personnalités
nouvellement nommées sont des proches du pouvoir putschiste et leur affectation
ne respecte ni les règles d’usage en la matière dans les hautes institutions ni
l’éthique (des personnalités au passé controversé). En effet,
- la nomination de M. Jean-Eric
Rakotoarisoa à la HCC est fortement contestée par le syndicat des
magistrats pour non-conformité aux règles de nomination. Il est aussi
membre fondateur du SEFAFI (Observatoire de la vie publique) dont la
complicité dans le coup d’Etat de 2009 a été dénoncée à plusieurs
reprises[2],
- M. James
Andrianalisoa, le nouveau DG de l’ACM (Aviation Civile de Madagascar),
conseiller spécial de M. Rajaonarimampianina, lui-même Président du
Conseil d’Administration d’Air Madagascar, n’est pas non plus exempt de
tout reproche au regard de son passé[3],
- quant à M. Ny Hasina Andriamanjato, dernièrement nommé PDS
d’Antananarivo, il a participé activement à la préparation des tueries du
26 janvier et du 07 février 2009[4].
Bref, tout est de la
diversion pour éviter la réalisation des engagements contenus dans la feuille
de route, notamment :
- les exilés politiques y compris le
Président Ravalomanana ne sont toujours pas autorisés à rentrer. Au
contraire, l'actuel Procureur général près la Cour d’Appel, M.
Randrianasolo, vient récemment de raviver la tension en déclarant que « le
Président Ravalomanana devrait être arrêté une fois de retour au pays ! ».
La situation concrète est très loin
de l'apaisement prôné par le régime M. Rajaonarimampianina,
- les prisonniers politiques
croupissent encore en prison,
- aucune des stations de radio et de
télévision qui ont été fermées n’est autorisée à rouvrir,
- la liberté d’expression est toujours
confisquée, la presse n’est pas libre[5].
Le nouveau régime, par une disposition prise en conseil des Ministres du
27/02/2014 (n°010-PRM/COM.14), menace carrément toute attitude
journalistique qui ne cadre pas avec la politique
gouvernementale,
- les pratiques affairistes et
mafieuses, le pillage des ressources nationales et les trafics en tout
genre se poursuivent. Tout récemment, un navire tanzanien avec un
chargement très important de bois de rose a échoué au large des côtes
orientales de l’île[6].
Notons également que deux fourgons de la Banque centrale transportant une
somme évaluée à plus de 230 milliards d’Ar[7],
soit 80 millions d'euros, ont disparu sans qu’aucune enquête ne soit
diligentée. Il en est de même concernant la provenance des 43 millions de
dollars dépensés par Hery Rajaonarimampianina pour sa campagne présidentielle,
- l’insécurité, les attaques armées
et le pillage de biens privés ne cessent de s’amplifier notamment dans les
zones rurales, à tel point que les paysans demandent l’autorisation de
détention d’armes à feux pour se protéger[8],
- tous les
putschistes sont encore au pouvoir, pire les élections les ont légitimés.
Pour preuve, M. Ratsirahonana, ancien conseiller spécial de Rajoelina et
faiseur de coup d’Etat, occupe toujours le même poste auprès de M.
Rajaonarimampianina.
Au
vu de ces réalités, nous voulons dénoncer l'attitude de la Communauté
Internationale d’avoir voulu se débarrasser du « cas Malagasy » en
imposant ces pseudo élections entachées de fraudes massives dont les
conséquences post électorales sont désastreuses.
Nous
demandons donc à ce que la Communauté Internationale assume pleinement sa
responsabilité en prenant des mesures fermes et adéquates.
Dans les
prochains jours, M. Rajaonarimampianina ira rencontrer respectivement les
responsables de la Banque Mondiale, du FMI et les représentants de l’UE à
Bruxelles pour demander des fonds. Aussi, nous exigeons de l’ensemble des
bailleurs internationaux de s’abstenir de tout versement de fonds et aides sans
engagements fermes et résultats probants de la part des autorités en place,
sous peine de les voir détournés de leurs objectifs. Dans le cas contraire, le
pays et les générations futures ne seraient pas tenus responsables de leur
remboursement.
Ce n’est pas au peuple
Malagasy, déjà meurtri par toute cette période de souffrance et de misère
quotidiennes, de rembourser les fastes du pouvoir. Ce serait de l’entière
responsabilité des institutions impliquées et des dirigeants corrompus.
Genève, le 11 mars 2014
GTT INTERNATIONAL GENEVE - Collectif
des Patriotes Malagasy
15, rue des Savoises
1205 GENEVE - SUISSE
Destinataires :
UE
– ONU – SADC - UA - Représentations
diplomatiques à Madagascar - Banque Mondiale - FMI
[1] En réalité, Hery
Rajaonarimampianina n’a été élu que par 25% des Malagasy (2 millions sur 8
millions d’électeurs).
[3] Le nouveau DG de
l’ACM (ex-DG d’Air Mad), ami de M. Rajaonarimampianina (lui-même Président du
CA d’Air Mad) est un ancien exilé en France frappé d’un mandat d’arrêt
international. Il a été accusé de sabotage à des fins personnelles. En 2012, il
a été recruté à prix d’or (il demandait une rémunération d’expatrié !)
pour redresser la compagnie sans vraiment de résultat probant.
[5] Madagascar est
classé 88ème (sur 179 pays) dans le classement mondial de la liberté
de la presse, derrière le Niger ou le Burkina Faso, selon RSF.
Bien dit et resumant bien la situation nationale vue par les malagasy
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